La hausse des salaires enregistrée ces dernières années est l'une des causes principales, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui ont conduit à l'inflation et à « la dépréciation » du dinar. « Partout dans le monde, la hausse des salaires est une conséquence d'une bonne croissance économique et d'une bonne production. Sauf chez nous. C'est à se demander dans quelle sorte d'économie sommes-nous ? », a estimé le porte-parole de l'UGCCA, Hadj-Tahar Boulenouar, dans une conférence de presse tenue, hier, à Alger. Dans ce contexte, il a appelé l'UGTA à revendiquer, non une augmentation salariale mais un soutien plus concret et plus efficace en faveur de la production nationale et de la création d'emplois. « La faiblesse de la production nationale et le volume important de l'argent qui circule dans le marché informel n'arrangent pas les choses. Nous n'avons aucun chiffre précis sur le volume de cet argent, dans le marché informel de la devise notamment, et dont une partie finance des pratiques illicites », a-t-il signalé, soulignant que le marché informel des devises affaiblit les capacités des banques, publiques ou privées. Cette pratique illégale, estime, pour sa part, Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), est favorisée par la non-application, dans les transactions commerciales, des chèques bancaires et des factures. Or, reprend l'UGCAA, c'est ce procédé qui aurait permis de récupérer l'argent informel qui circule sur le marché. « Il est nécessaire que l'obligation d'exécuter les transactions commerciales par factures et chèques bancaires soit réinstaurée. Ce qui permettra aussi de purifier le marché de faux commerçants et de faux registres du commerce », a assuré M. Zebdi, déplorant que le consommateur soit toujours la première victime de l'inflation. D'où la proposition de l'Apoc d'arriver à établir des salaires « dignes » pour les familles algériennes, qui doivent être fixés selon le nombre de membres de la famille et de la région dans laquelle elles résident. « Une référence, en quelque sorte, sur laquelle les experts et les différentes acteurs sociaux, entre autres, doivent s'entendre pour assurer une vie digne aux citoyens », a-t-il estimé en annonçant, par ailleurs, que l'opération de boycott des œufs est lancée officiellement, depuis hier, par l'Apoc, vu le prix de ce produit toujours en hausse.