Le consommateur algérien a tendance à changer d'attitude. Ce n'est plus ce consommateur qui subit sans réagir. Il prend de plus en plus conscience de sa force sur le marché. C'est le constat fait, durant ce Ramadhan, par l'Association de protection et d'orientation du consommateur (Apoc). « Aujourd'hui, le consommateur réclame, se montre exigeant, même vis-à-vis de nous. Tout au long de ce mois sacré, nous avons remarqué ses exigences en termes de qualité, d'hygiène et d'exposition des produits alimentaires », constate Mustapha Zebdi, président de l'Apoc. Mieux, le consommateur prend des initiatives pour dénoncer les abus ou la hausse injustifiée des prix. Le boycott du poulet et plus récemment de la banane, démontre sa détermination à ne plus se laisser faire. « Au début du mois sacré, il a constaté une hausse des prix mais elle n'était pas aussi importante que les années précédentes. Sauf pour certains produits dont les prix ont augmenté d'une façon abusive et inexpliquée », souligne-t-il. Toujours selon le constat de l'Apoc, l'Algérien s'éloigne de plus en plus de l'informel tandis que le formel commence à s'adapter aux changements dans le comportement des consommateurs. Chose que confirme l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) constatant également que, durant le mois de Ramadhan, la culture de consommation s'est nettement améliorée. « Le Ramadhan nous a permis de mieux cerner les points faibles du marché national », souligne Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA. Parmi ces faiblesses, l'offre des produits alimentaires qui est très en dessous de la demande. Mais aussi le grand écart existant entre les prix des fruits et légumes dans le marché de détail et ceux pratiqués par le marché de gros, soit le double. « Le nombre de marchés de proximité étant limité, les légumes et les fruits sont presque des produits de luxe sur les marchés de détail alors qu'ils pourrissent dans les marché de gros », signale le porte-parole de l'UGCAA en enregistrant, encore une fois, l'absence des APC sur le marché en matière de contrôle. D'où le retour, au cours du mois sacré, de l'informel. « L'absence de culture de prévisions par rapport à la demande, ressentie d'une façon particulière au cours du mois de carême, renforce le monopole exercé sur le marché ainsi que la spéculation. La hausse brutale et injustifiée des prix de la banane en est un exemple concret », conclut M. Boulenouar.