La masse monétaire importante circulant sur le marché informel et la faiblesse de la production nationale sont à l'origine de l'inflation. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) estime que l'absence d'une politique économique conçue pour le long terme constitue l'une des raisons à l'origine de l'inflation en Algérie. Au lieu de gérer des situations conjoncturelles, cette organisation propose au gouvernement de tracer une stratégie à même de régler les problèmes de manière définitive. Pour l'Ugcaa, la circulation d'une masse monétaire importante sur le marché parallèle ou, du moins, en dehors des canaux officiels est une autre raison qui cause l'inflation. Cet argent influe négativement sur les différents secteurs, d'autant plus que personne ne peut déterminer le chiffre exact affecté pour chaque créneau d'activité. Toutes ces sommes faramineuses sont, de ce fait, souligne Hadj Tahar Belenouar, porte-parole de l'Ugcaa, utilisées pour le blanchiment d'argent, la corruption, la contrebande, la drogue et autres fléaux. "Tout argent, qui ne suit pas les circuits bancaires et échappe au contrôle, représente un risque permanent pour l'économie", indique M. Belenouar. La faiblesse de la production nationale ne fait qu'intensifier cette inflation. Il faut fabriquer, précise-t-il, des produits exportables par le biais desquels l'on peut accéder au marché international. "Si l'on néglige la production locale, l'on deviendra dépendant des marchés étrangers. Et la moindre perturbation à l'international se répercutera sur le marché local", explique le porte-parole de l'union au cours d'une conférence de presse animée hier. Face à ce constat, l'Ugcaa demande à l'Exécutif d'éradiquer progressivement le marché informel. Le gouvernement est également appelé à imposer et à généraliser l'usage du chèque bancaire et la facture dans toutes les transactions commerciales, à commencer par les producteurs et les importateurs, et de l'exiger, par la suite, aux distributeurs et aux détaillants. Le marché informel de la devise reste une source d'approvisionnement des activités liées, entre autres, au blanchiment d'argent, qui doit être éliminé. La production nationale devrait être ainsi encouragée, avoue M. Belenouar, et les pouvoirs publics doivent assainir la listes des producteurs. Un "salaire de la dignité" pour la famille algérienne Car, il existe, selon lui, beaucoup d'opérateurs agricoles "fictifs" qui, de surcroît, ont bénéficié de l'aide de l'Etat sans produire une quelconque quantité. Par ailleurs, l'inflation et la dévaluation de 10% du dinar aura des répercussions sur les prix des produits, notamment ceux importés. En effet, confirme Mustapha Zebdi, président de l'Association de la protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), l'importation sera l'activité qui subira beaucoup plus cette dévaluation. Un dinar déprécié est synonyme d'une hausse de la devise et la cherté des produits importés. Et cette augmentation des tarifs à l'import, l'importateur va la répercuter sur les prix des produits localement. La hausse des prix viendrait aussi des autres phénomènes liés à la spéculation et au monopole exercés sur le marché national. M. Zebdi souhaite, lui aussi, un assainissement dans le secteur du commerce et effacer de la liste les détenteurs de registres du commerce fictifs. Abordant le SNMG, le président de l'Apoc appelle tous les acteurs concernés entre syndicats, mouvement associatif, pouvoirs publics, experts... à une journée nationale, à l'issue de laquelle sera déterminé "un salaire de la dignité". Il s'agit, affirme M. Zebdi, d'un revenu conséquent avec lequel toute famille algérienne peut vivre dignement. B. K. Nom Adresse email