Le président français François Hollande a demandé, hier, l'arrêt total et définitif de la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés en 1967. « Pour parvenir à un accord, la France demande l'arrêt total et définitif de la colonisation », a déclaré le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse commune avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, au siège de la présidence à Ramallah, en Cisjordanie. Le président français a ajouté que « la colonisation complique les négociations et rend difficile la solution à deux Etats ». Il a plaidé pour l'existence de « deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem pour capitale des deux Etats, des frontières sûres et reconnues, sur la base de celles de 1967, mais avec la possibilité d'échange de territoires incluant la possibilité d'un mécanisme international de compensation. » Il s'est défendu de privilégier l'une ou l'autre des parties, assurant ne « pas chercher un équilibre, une espèce de parallélisme des formes ». « Je n'ai pas à vouloir en faire plus pour les uns ou plus pour les autres, j'ai à en faire plus pour la paix », a expliqué M. Hollande qui a par ailleurs appelé à une « solution réaliste » pour les réfugiés palestiniens. Le président de l'Etat de Palestine a loué les propos « équilibrés, sages et justes », tout en saluant une « visite historique » du président français qui a déposé une gerbe au mausolée du défunt leader palestinien Yasser Arafat. M. Hollande s'est également exprimé, en arabe, pour témoigner de « l'amitié entre la France et la Palestine ». La veille, il avait prononcé la même phrase en hébreu à son arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le chef d'Etat français s'était contenté de demander des « gestes notamment sur la colonisation ». « Le statu quo n'est pas la solution (...) Sur neuf mois, trois sont passés sans progrès réel. Il faut hâter, accélérer le processus » de paix, a-t-il appelé à partir d'al-Qods occupée. Au cours de cette première visite du président français dans les territoires palestiniens, cinq accords bilatéraux ont été signés dont une convention d'aide budgétaire pour 2013 d'un montant de 9 millions d'euros et une déclaration d'intention de création d'un lycée français à Ramallah.