Les sièges sont convoités par 440 candidats et 1.100 listes de candidats. Pour favoriser une organisation transparente, un observatoire de surveillance des élections a été mi en place le 31 octobre dernier. Cet organe, disposant d'un mandat de trois mois, travaille en coordination avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI), créée en application d'un dialogue national, organisé en octobre 2011, dont les membres ont été désignés, de manière consensuelle, parmi des personnalités d'un certain âge et connues pour leur haute moralité. Les opérations de vote se dérouleront sous la supervision de centaines d'observateurs nationaux et quelque 190 personnalités étrangères déléguées par l'Union africaine, la Ligue arabe, l'Union européenne, l'Algérie, les ambassades de France et d'Allemagne à Nouakchott, le réseau d'ONG africaines et le National Democratic Institute (NDI). Outre les partis de la majorité présidentielle, le scrutin connaît la participation de l'opposition dite modérée conduite par l'Alliance populaire progressiste (APP) de Messoud Ould Boulkheïr, président de l'Assemblée nationale, mais aussi des islamistes du parti Tawassoul. Cependant, ces élections sont marquées par le boycott d'une grande partie de l'opposition, regroupée au sein de la Coordination de l'opposition démocratique (COD), composée d'une dizaine de partis dont le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), du leader emblématique Ahmed Ould Daddah qui exige la supervision de toute élection par un gouvernement d'union nationale. Kane Hamidou Baba, autre forte figure de l'opposition, a, quant à lui, invité les Mauritaniens à faire du 23 novembre « une journée banale ». Dans un meeting, le leader du Mouvement pour la refondation (MPR), entamant une marche qui doit le mener jusqu'à l'Assemblée nationale pour appuyer la feuille de route qu'il a lui-même soumisr à la classe politique, a estimé que « le 23 novembre sera une journée banale pour nous et pour ceux qui ont pris le risque d'aller aux élections. Ces derniers sont en train de perdre leur temps, et ils le regretteront, parce que ça ne marchera pas ! ». Réussiront-ils à banaliser le scrutin dont le second tour est prévu le 7 décembre prochain ? Les législatives et les municipales de novembre et décembre représentent un véritable test pour la crédibilité du régime de Mohamed Abdelaziz. Il s'agit, outre l'épreuve du bilan, de l'avant-première des consultations électorales couronnées par la présidentielle de 2014. « Nous menons notre première élection en tant que parti constitué », a affirmé le président de l'UPR (Union pour la République), Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, lors d'un meeting jeudi soir à Nouakchott, clôturant la campagne électorale entamée le 8 novembre. Outre les deux défis de la « stabilité et du développement », Ould Mohamed Lemine a affirmé que « nous avons le devoir de relever les trois défis du moment dont, en tête, une majorité confortable à l'Assemblée nationale et dans les conseils municipaux ».