Mohamed Djahid Younsi, secrétaire général du Mouvement El Islah, a déclaré, hier, que son parti s'oppose à une nouvelle Constitution qui prévoit un vice-président. « Nous sommes contre l'héritage du pouvoir. C'est la chose la plus dangereuse qui puisse arriver aux Algériens. Un vice-président, c'est le maintien du même pouvoir pour trois ou quatre autres décennies », a estimé Djahid Younsi dans un point de presse organisé hier à Alger. Pour justifier cette position, le leader d'El Islah a évoqué la Syrie, l'Egypte ou le Yémen qui ont adopté ce système de vice-président et qui ont échoué. « Nous constatons aujourd'hui le résultat politique de ces pays plongés dans le chaos. Nous ne voulons pas que l'Algérie vive la même situation que ces pays », a-t-il souligné. Au sujet des sorties sur le terrain du Premier ministre, Mohamed Djahid Younsi les a qualifiées de précampagne électorale pour un quatrième mandat. Sur l'élection présidentielle, il a estimé que ce rendez-vous « est déjà entaché d'irrégularités » du fait que des hauts responsables de l'Etat crient haut et fort leur soutien au président de la République à travers toutes les wilayas visitées. « C'est un dérapage politique car on utilise l'argent des Algériens pour soutenir un Président qui ne s'est pas encore prononcé sur sa candidature », a-t-il rappelé en soulignant que la présidentielle de 2014 est entourée d'un « flou total ». « A cinq mois du rendez-vous électoral, c'est toujours la confusion », a-t-il précisé. A cela s'ajoute, selon lui, l'absence de toute garantie quant à la transparence de ce scrutin. « Il ne faut pas se leurrer, l'élection ne sera pas transparente car le mot d'ordre a été déjà donné aux walis et autres responsable pour l'exécuter avec fermeté », a-t-il affirmé. Mais ce scénario ne semble pas l'effrayer. Et pour cause, M. Younsi a annoncé que son parti a déjà préparé deux formules pour sortir faire le pays de cette crise politique. La première consiste à ouvrir un dialogue national avec tous les acteurs politiques pour trouver l'homme du consensus et restructurer les institutions de l'Etat sur une base démocratique. La deuxième propose d'élaborer une charte démocratique qui doit être respectée par tous les candidats à l'élection présidentielle. Une charte qui pourra, selon lui, mettre l'Algérie sur les rails de la liberté et de la démocratie.