La rencontre sur l'intégrité dans le football s'est déroulée, hier, à la résidence El Mithak (Alger), en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, du directeur général de la sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, du président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, d'experts de l'organisation internationale de la police criminelle (Interpol), des responsables des Fédérations de football tunisienne, égyptienne, marocaine et libyenne et des présidents de club, de ligue et d'arbitres internationaux. Pour le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, la corruption est un phénomène transnational. « Le sport n'est pas un secteur corrompu mais constitue la cible des réseaux criminels », a-t-il estimé avant de plaider pour une définition précise de la corruption dans le football. A l'occasion, il a rappelé la loi du 31 juillet 2013 qui prévoit des mécanismes « efficaces » pour mettre fin aux comportements immoraux par des sanctions sévères. « La loi est claire et elle doit être appliquée », a précisé le ministre qui a affirmé que la lutte doit se faire sur le long terme à travers une coopération entre les gouvernements et les organisations sportives. De son côté, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a indiqué que le trucage de matchs constitue une forme de crime organisé qui a pour but l'enrichissement d'autant que le football est une discipline qui draine des milliers de supporters. « Nous sommes engagés pour combattre ce fléau en collaboration des services de sécurité et la justice qui prévoit un arsenal de lois efficaces », a-t-il affirmé avant de rappeler la mise en place d'une commission indépendante de discipline. L'Algérie a traité un seul cas de trucage. Il s'agit du match qui a opposé le CA Batna à la JS Saoura. « Le dossier a été confié à la commission disciplinaire indépendante et a été transmis à la justice », a précisé Raouraoua. « Le football est devenu un vrai challenge pour les organisations criminelles » Pour le directeur du département de la sécurité à la Fédération internationale de football (FIFA), l'Allemand Ralf Mutschke, le trucage des matches n'est pas nouveau et les réseaux sont basés surtout à Singapour. « Le football est devenu un vrai challenge pour les organisations criminelles qui tentent de s'enrichir en truquant les rencontres », a-t-il précisé. Conséquence : « pour la seule année 2012, près de 70 pays ont mené des enquêtes sur la combine de matches », a affirmé le président de la commission intégrité dans le sport à Interpol, John Abbott. Ce dernier a expliqué qu'il y avait « plus de 200 possibilités de déterminer le résultat d'un match, d'un corner jusqu'à un but, en passant par les cartons et les penalties ». De ce fait, il a appelé à « travailler de concert pour arriver à des résultats meilleurs ». Pour sa part, le directeur général de la sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel a plaidé pour le renforcement de la coopération internationale et régionale dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes y compris la violence dans les stades et la corruption dans le football. « Cette rencontre dénote la présence d'une coopération entre la DGSN, la FAF et Interpol. Il ya une volonté commune et cet atelier régional vise la mise en place d'une approche anticipative pour faire face à ce phénomène d'autant que le sport est le symbole de notre identité », a-t-il précisé. A l'occasion, le DGSN a présenté l'expérience de la police algérienne dans la promotion du sport et la lutte contre la violence dans les stades. « Notre priorité consiste en la formation spécialisée des enquêteurs de la police dans la lutte contre la corruption sous toutes ses formes », a fait savoir le DGSN.