Khalida Toumi, qui a qualifié ces mémoires de « livre d'amour dédié au peuple algérien », a mis en exergue, dans son intervention, « l'honnêteté, la rigueur et la modestie de la moudjahida ».La ministre a estimé que la disparition d'acteurs qui ont fait la guerre de libération entraîne inéluctablement la perte d'un pan entier de notre histoire. Elle a précisé, dans ce sillage, que c'est le décès, l'année dernière, de Samia Lakhdari, moudjahida amie de Zohra Drif, qui a motivé l'écriture de ce livre. Mme Toumi a souligné, à propos d'une éventuelle adaptation du livre au cinéma, qu'au cas où un cinéaste manifesterait sa volonté de faire une œuvre cinématographique, il n'a qu'à acheter les droits d'auteur, écrire le scénario et le présenter à la commission de lecture. Et de révéler qu'intéressé par ce livre, Rachid Bouchareb s'est déplacé à Alger et s'est entretenu avec son auteure pour une adaptation. Mme Khalida Toumi a, par ailleurs, proposé aux moudjahidine et moudjahidate d'écrire et d'enregistrer leurs témoignages pour permettre aux historiens d'écrire notre histoire et à la jeune génération de la connaître davantage. En outre, elle a affirmé au sujet de la protection et de la réhabilitation de La Casbah, que le plan a été déjà adapté, qu'il reste à entamer sous peu la reconstruction sur les parcelles vides : « Dans une dizaine de jours, tout au plus, on se réunira avec le wali d'Alger pour ficeler le plan de démarrage des travaux. La priorité sera donnée aux édifices détruits par l'armée coloniale ». La ministre a affirmé que les terrains vides qui ont servi d'assiette aux habitations détruites par l'armée française pendant la guerre de libération seront limités avant d'entamer la reconstruction, à l'identique, des maisons démolies. La ministre a souhaité l'intervention du wali d'Alger pour se charger du relogement des occupants des maisons endommagées de La Casbah afin d'entamer les travaux de restauration dans la vieille Médina. M. Guerfi, éditeur du livre, a estimé, lui, dans une allocution succincte, que cette œuvre est un hommage au peuple algérien et à La Casbah : « Jamais on a rendu pareil hommage à La Casbah, comme l'a fait Zohra Drif. Ses mémoires, plus qu'un voyage à travers La Casbah des années cinquante, sont un véritable film qui nous a permis de revivre les senteurs d'antan et de voir des paysages de cette ville pendant la révolution algérienne ». Ce livre est également un clin d'œil au combat des femmes et à leur rôle durant la guerre ainsi qu'une réhabilitation de certains héros de la bataille d'Alger : « L'auteur parle de Ali la Pointe – et d'autres combattants – de ses peurs et de ses craintes, de sa lutte pour l'indépendance de son pays ». Mme Zohra Drif affirme devoir beaucoup à ceux et celles qui, sans rechigner, ont consenti le sacrifice suprême pour que nous devenions ce que nous sommes aujourd'hui : libres.