La délégation du Fonds monétaire international (FMI), qui a séjourné en Algérie du 12 au 25 novembre, dans le cadre des consultations périodiques avec ses pays membres, a exprimé sa satisfaction sur les résultats de l'économie les qualifiant de « satisfaisants » pour l'année 2013 même si elle recommande « leur consolidation pour les années à venir ». Zeine Zeidane, chef de la délégation du FMI, qui a animé, hier, une conférence de presse à l'issue de cette mission, a cité, parmi les indices de performance de l'économie algérienne, la maîtrise de l'inflation qui a été ramenée à 4,5% en octobre contre 8,9% l'an dernier et ce « grâce une consolidation budgétaire et à une politique monétaire prudente ». Mais sur le rythme de croissance du produit intérieur brut enregistré, M. Zeidane observe que celui-ci devra baisser à 2,7% contre 3,3 en 2012 en raison d'une « baisse continue de l'activité dans le secteur des hydrocarbures » qui a affiché « une croissance négative durant ces six dernières années ». Ainsi la croissance a été alimentée, essentiellement, dit-il, par « la demande privée et par les investissements publics ». Ces experts redoutent cependant les « signes d'affaiblissement » de la position extérieure de l'Algérie malgré sa solidité. La délégation du FMI recommande, à ce titre, « d'accroître les investissements en vue de stimuler la production » et d'adopter aussi des mesures tendant à réduire la consommation des hydrocarbures dont le niveau pèse sur les exportations globales en volume. Autre recommandation, il a été proposé aux autorités monétaires d'adopter une politique de change qui vise la défense de la parité du dinar pour favoriser la compétitivité. La délégation du FMI, si elle « salue la consolidation de l'économie algérienne réalisée cette année » et qui devrait aboutir à « un budget équilibré en 2013 après le déficit de 2012 », ne manque pas d'exprimer sa préoccupation sur « la viabilité à long terme des finances publiques ». Et pour cause, le déficit devrait, d'ici à 2050, atteindre 100% du PIB, selon M. Zeidane, insistant sur la nécessité de renforcer les recettes des hydrocarbures », la maîtrise des dépenses courantes tout en maintenant l'investissement public qui revêt « une importance cruciale pour la croissance » de l'économie algérienne. Sur la mission d'évaluation que le FMI a menée, en direction du secteur des finances, les experts ont constaté que le secteur financier algérien est « liquide et bien capitalisé » mais reste « sous-développé ». « Les crédits augmentent mais demeurent insuffisants pour répondre aux besoins de la PME », notent-ils.La délégation a également conseillé à l'Algérie de « lever l'interdiction sur le crédit à la consommation » et de développer « unmarché hypothécaire ». Dans sa conclusion finale, la mission pense que l'Algérie bénéficie d'une « stabilité macro-économique » mais que « son économie continue de croître en deçà de son potentiel ». Sur la question de la hausse des importations constatée actuellement, et ses répercussions sur la position financière de l'Algérie, la délégation a précisé qu'elle n'est pas, pour le moment, source d'inquiétude puisque « les réserves disponibles assurent une couverture suffisante ». Enfin, sur la productivité du prêt consenti par l'Algérie au FMI, il y a année, M. Zeidane a répondu que « les décaissements n'ont pas encore été opérés », précisant toutefois que ce prêt reste un bon placement rémunérateur » qui entre dans la politique de diversification du pays.