L'Algérie abrite depuis, hier, à la résidence Djenan El Mithak, un atelier régional sur le droit à l'éducation pour tous en Afrique. C'est le premier atelier du genre auquel prennent part le premier responsable du secteur, Abdelatif Baba- Ahmed, le vice-président de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, Mohamed Bachir Khalfallah, et le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'éducation, le Dr Kishore Singh. « L'Algérie a beaucoup à partager en matière d'éducation avec les pays du continent », ont souligné les experts étrangers. Ils ont, à l'occasion, relevé la volonté du gouvernement algérien à mettre en œuvre tous les moyens pour promouvoir l'éducation en Afrique. Le contexte est certes préoccupant, compte tenu de la crise mondiale et des guerres qui déchirent certaines régions du continent, mais ils jugent qu'il est temps de dégager les mécanismes et les moyens pour accéder gratuitement au monde du savoir, là où les enfants en âge d'être scolarisés ne jouissent pas de ce droit. « L'Afrique est capable de se prendre en charge, encore faut-il qu'elle se donne les moyens pour y parvenir », a affirmé le vice-président de la Commission africaine pour les droits de l'homme et des peuples. L'analphabétisme touche 50% des adultes dans 11 pays africains. En outre, les femmes et les filles font l'objet de pratiques discriminatoires. Néanmoins, selon les derniers rapports de l'Unesco, des efforts financiers remarquables ont été déployés durant les dix dernières années, favorisant l'augmentation de 6% du taux d'alphabétisation dans les pays subsahariens, cependant, il reste beaucoup à faire. Le rapporteur spécial de l'ONU le confirme : « L'accès à l'éducation est un droit établi internationalement, mais il est loin d'être réalisé. » Selon Abdelatif Baba-Ahmed, l'Algérie a non seulement rattrapé les retards hérités de la colonisation, mais elle a également pu faire face à la forte demande d'éducation exprimée depuis l'indépendance. Il n'y a qu'à se référer aux effectifs globaux. Ils ont été multipliés par 10, passant de 813.613 élèves en 1962 à plus de 8.469.824 cette année, soit le quart de la population, et un taux de scolarisation de 98,5%. Une politique qui s'inscrit en droite ligne des Objectifs du millénaire de développement (OMD). Elle sera largement débattue lors de cet atelier, dont les travaux se solderont demain par des recommandations. Ces efforts, a-t-il dit, s'inscrivent « en droite ligne » des différentes chartes et constitutions qu'a connues le pays et des « recommandations » des organisations internationales en matière d'éducation et d'enseignement notamment, a-t-il souligné, celles inhérentes aux objectifs de l'Education pour tous (EPT) et des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)