Pour Ahcen Boufenissa, président de l'Association solidarité Aids, invité, hier, du forum d'El Moudjahid, à la veille de la journée mondiale de lutte contre le VIH sida, « la seule parade face à cette pathologie reste le dépistage précoce. Ne plus considérer ce mal du siècle comme un tabou en raison de son mode de transmission ». Il regrette le fait que les couples et les jeunes hésitent encore à se faire dépister. M. Boufenissa a souligné que les résultats des analyses sont anonymes et sont remis en toute discrétion dans les centres de dépistage. L'intervenant a indiqué que « le sida est devenu une maladie autochtone. Le VIH circule en Algérie et le nombre de contaminés est en augmentation. Les 20-40 ans sont les plus touchés par cette maladie et 90% des cas sont transmis sexuellement ». Pour les sept premiers mois de l'année en cours, 78 nouveaux cas de sida et 459 séropositifs ont été officiellement notifiés en Algérie. D'autre part, le Dr Boufenissa affirme que la maladie peut être traitée. La personne porteuse du VIH « peut avoir une vie normale » car les médicaments utilisés dans la trithérapie pour arrêter l'évolution du virus, existent en Algérie. L'intervenant a parlé également des activités entreprises par le réseau algérien sur le sida (Algerian Network Against Aids ANAA) qui rassemble une quinzaine d'associations. « La stratégie de lutte contre l'épidémie est axée, pour l'année 2013, sur la limitation de la transmission du virus mère-enfant, en multipliant les campagnes de dépistage », a-t-il déclaré. M. Boufenissa a appelé à conjuguer les efforts contre la propagation du virus du sida et atteindre l'objectif de zéro contamination d'ici à 2015. De son côté, le président de l'association Green Tea de lutte contre le sida et la drogue, Mohamed Guemmama, a indiqué que « la maladie ne concerne pas que les Subsahariens. Le centre de référence de Tamarasset a enregistré 78 sidéens et 442 séropositifs dont la majorité sont algériens ». Pour sa part, Mahfoudh Belhout du CRA a insisté sur la contribution de tout le monde avec des campagnes de sensibilisation. D'autres intervenants, comme les représentants de l'association l'Etoile culturel d'Akbou et de l'Association Lesouk ont insisté sur l'importance de la sensibilisation chez les jeunes, proposant l'introduction de l'éducation sexuelle dans les lycées et les collèges, pour informer les jeunes sur la maladie. Ils ont aussi souligné l'intérêt de promouvoir la protection contre la transmission par le préservatif qui reste, à l'heure actuelle, le meilleur moyen de se prémunir contre la maladie.