Le parcours professionnel du Dr Zegadi Nacera est un exemple qui illustre le patriotisme de la diaspora scientifique algérienne établie à l'étranger. Pure produit de l'université algérienne où elle a enseigné jusqu'à son départ en France en 1995, le docteur Zegadi, spécialiste en électronique et chercheuse dans le domaine des technologies médicales, est à l'origine d'une invention qui rendra service à l'humanité entière. Il s'agit d'un petit appareil, de la dimension de la souris d'un PC, qui permet d'envoyer, via un système de télémédecine, directement et en temps réel au médecin traitant, le diagnostic d'un patient atteint d'une insuffisance cardiaque. Le concept en lui-même peut être utilisé dans d'autres cas de maladies. Ce défi, le docteur Zegadi veut le relever en créant sa propre entreprise innovante (start-up) en Algérie. A son instar, d'autres chercheurs algériens établis en Europe, venus avec des projets innovants dans les bagages, ont été invités, jeudi dernier, à l'UDES de Bou-Ismaïl, pour prendre part à une rencontre d'affaires et de partenariat organisée par l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (ANVREDET). « C'est la deuxième rencontre du genre qu'on organise dans le cadre du programme multilatéral d'accompagnement à la création d'entreprises innovantes en Méditerranée (PACEIM). Actuellement, on compte 17 lauréats du PACEIM depuis son lancement », souligne la professeure Halliche, directrice générale de l'ANVREDET. Et d'ajouter : « Le PACEIM est un mécanisme qui permet aux ressortissants du sud de la Méditerranée résidant en France, titulaires d'un diplôme d'enseignement supérieur de niveau master à post doctorant, d'implanter leurs idées d'entreprises dans leur pays d'origine. » La rencontre de ce jeudi vise, entre autres, à promouvoir l'insertion socioéconomique des diplômés, à valoriser l'innovation et favoriser le maillage des structures d'accompagnement autour des diasporas. Ces objectifs sont, à l'en croire, réalisables d'autant plus que l'environnement national et de plus en plus « propice pour la promotion de l'innovation et du développement technologique ». Selon le professeur Sellami, directeur du développement technologique et de l'innovation au niveau de la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique, les pouvoirs publics consacrent tous les moyens nécessaires pour que les secteurs de la recherche et de l'économie fassent véritablement jonction. Et justement pour permettre une telle connexion, les lauréats du PACEIM ont eu des entrevues avec des représentants de banques, des dispositifs de création d'emplois et différents organismes d'activités. Les projets présentés par ces chercheurs touchent quasiment à tous les secteurs, tels que l'agriculture, la mécanique, l'agroalimentaire, la médecine, l'énergie, l'industrie, l'urbanisme ...