La courbe ascendante des performances de l'élevage aquacole est appelée à moyen et long terme à se maintenir à des niveaux élevés afin, justement, de répondre à la demande croissante de la population mondiale, d'autant que les statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) font ressortir qu'en perspective de l'année 2030, le marché planétaire doit mobiliser 37 millions de tonnes de poissons supplémentaires pour maintenir le niveau actuel de consommation par habitant estimé à 16 kg par an. Qu'en est-il de l'évolution de la filière aquacole dans la région du grand Maghreb ? C'est pour apporter des solutions concrètes à cette problématique qu'un atelier sous-régional de formation sur les techniques modernes de gestion et de développement de l'aquaculture se tient depuis hier à Tipasa avec la participation d'experts en aquaculture algériens, égyptiens, mauritaniens, tunisiens et marocains ainsi que des promoteurs et des professionnels de la filière. Le coup d'envoi de ce workshop, qui est à sa troisième édition, a été donné par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, qui a dressé un bilan sur l'état de l'aquaculture en Algérie. Beaucoup d'efforts restent à fournir pour développer ce créneau qui demeure encore au stade embryonnaire. La production aquacole en Algérie tourne autour de 2.500 tonnes par an. « Avec la nouvelle stratégie mise en place dans le cadre de la feuille de route du secteur, nous ambitionnons d'atteindre d'ici à 2020 entre 60.000 et 70.000 tonnes », a-t-il indiqué, citant les moyens mis en place par l'Etat pour atteindre cet objectif. Seulement, cet effort ne suffit pas à lui seul si d'autres paramètres exogènes, qui reposent entre autres sur une coopération régionale permettant de créer une synergie à même de booster la filière, ne sont pas pris en considération. « L'Algérie a de nombreuses similitudes avec les pays voisins concernant la filière aquacole. Nous partageons la même rive méditerranéenne, les mêmes caractéristique en ce qui concerne l'aquaculture saharienne et continentale et nous faisons face aux mêmes défis de développement », a rappelé M. Ferroukhi. « La filière aquacole dans les pays du grand Maghreb est quasiment au même stade de développement », a-t-il signifié. De ce fait, le ministre a appelé à travailler via des mécanismes réunissant en plus des techniciens et chercheurs, tous les acteurs de la filière. La création donc d'un réseau sous-régional est l'option sur laquelle se planche cet atelier. Il devra prendre en considération trois aspects : la production d'alevins (écloserie), d'aliments ainsi que les volets transport et commercialisation. Aussi, le ministre a déclaré que l'Algérie est prête à accueillir le siège du réseau en question. Assaf Nabi, représentant de la FAO en Algérie, a insisté sur l'importance de renforcer le réseau sous-régional de la filière aquacole, tout en insistant sur l'approche multidisciplinaire pour transcender la vision techniciste.