L'Afrique, qui compte le plus grand nombre des Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU, continue d'exiger l'élargissement du Conseil de sécurité pour que le continent africain soit mieux représenté au sein de cet organe onusien, a indiqué, hier, à Alger, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui. « Ce n'est pas juste que l'Afrique ne soit pas représentée dans cette institution de prise de décision, alors qu'elle compte, actuellement, le plus grand nombre des Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU. Nous demandons, ainsi, l'élargissement du Conseil de sécurité », a déclaré M. Chergui en marge de la réunion de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique. Il a expliqué que l'Afrique réclame « soit l'élimination du droit de veto, soit l'attribution (au continent africain) de deux sièges permanents avec les mêmes droits que les autres pays membres, en plus des trois autres sièges non permanents ». « Nous déployons, à cet égard, des efforts en vue de permettre à l'Afrique de disposer de son droit au sein du Conseil de sécurité et nous essayons de faire comprendre aux autres que nous voulons des solutions africaines aux problèmes africains », a-t-il précisé. Il a rappelé, dans ce sens, que la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU est une « exigence non seulement africaine, mais aussi internationale », étant donné, a-t-il mentionné, que sa composante actuelle « ne reflète pas la réalité des évolutions qu'a connues le monde ». « Nous avons, au niveau du continent africain, une position qui a été déjà adoptée et nous disposons d'un comité composé de chefs d'Etat qui suit de très près cette question », a-t-il soutenu. Rappelant la mise en place d'une « architecture » de paix et de sécurité composée d'une force africaine qui devrait être opérationnelle en 2015, M. Chergui a indiqué que cette « architecture » sera évaluée lors du prochain sommet de l'UA, prévu fin janvier 2014 à Addis-Abeba. Il a relevé, en outre, l'existence d'une nouvelle vision consistant à réagir immédiatement aux crises, une question qui sera examinée par les ministres africains de la Défense, le 13 janvier prochain, avant qu'un rapport à ce sujet ne soit soumis aux chefs d'Etat. Le même responsable a relevé notamment l'existence d'une « volonté remarquable » des pays africains de puiser dans leurs propres ressources pour faire face aux conflits sur le continent.