La conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), réunie jeudi en session extraordinaire à Addis Abeba, a réaffirmé avec force la pertinence et la validité des décisions du sommet de l'UA de Syrte. Cette réunion extraordinaire a été convoquée par le président nigérian Olusegun Obasanjo, Président en exercice de l'UA, pour examiner et éventuellement amender la Déclaration de Syrte dans le sens d'une renonciation par l'Afrique du droit de véto pour les deux sièges permanents qu'elle revendique dans le cadre de l'élargissement du Conseil de sécurité. Le président Abdelaziz Bouteflika était représenté à cette session par M. Ahmed Ouyahia, Chef du gouvernement. Depuis la parution, en décembre dernier, du rapport pour la réforme des Nations unies, de nombreux pays membres et en particulier ceux appartenant au continent africain, se sont beaucoup investis dans la recherche d'alliance pour faire valoir leur point de vue et fédérer le maximum d'Etats membres de l'Onu autour de leurs revendications. Pour rappel, ce rapport suggère un élargissement du conseil de sécurité à 25 Etats membres et octroie dans l'une de ses formules deux sièges permanents sans droit de véto et deux sièges supplémentaires non permanents au continent africain. À Syrte en juillet dernier, lors de la session ordinaire, la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, se fondant sur la décision de Harare, a réaffirmé avec détermination sa revendication de deux sièges permanents pour l'Afrique avec toutes les prérogatives et les droits dévolus aux actuels membres permanents. C'est dans un contexte marqué par une volonté de certains Etats membres d'amener l'Afrique au projet de résolution du G4 (Allemagne, Brésil, Japon et Inde) par la renonciation de cette revendication majeure de l'Afrique, que s'est tenue jeudi à Addis Abeba la session extraordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. Dans un message au président en exercice de l'UA le 22 juillet dernier, Bouteflika avait mis en garde l'Afrique contre une telle dérive. Il avait recommandé impérativement aux Etats membres d'éviter toute solution dictée par les contraintes de temps ou de lieu et qui risqueraient de faire passer au second plan l'ensemble des enjeux posés pour notre continent par la réforme du système des Nations unies et celle du Conseil de sécurité. “Sans doute plus que pour tout autre région, ces enjeux sont cruciaux pour l'Afrique, en raison des facteurs historiques que nous connaissons bien et qui ont privé les Africains de leur droit imprescriptible à une représentation juste et équitable dans les instances des Nations unies et à une participation adéquate au sein de l'organe principal des Nations unies chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationale”, avait-il souligné. Synthèse R. N.