Ses chansons ont bercé une générations d'Algériens. Ses mélodies et ses rythmes continuent à nous donner du bonheur chaque fois que nous avons le plaisir de les écouter à la radio, de revoir un de ses passages à la télévision, ou lors de reprises dans une fête familiale. Ces dernières années, nos institutions organisatrices de spectacles n'ont pas manqué de marquer la commémoration de la date de sa disparition. L'Office national de la culture et de l'information n'a jamais raté ce rendez vous. Il y deux ans, cette institution publique de spectacles a commémoré avec faste ce triste anniversaire avec un grand gala regroupant sur scène des chanteurs populaires. Malheureusement, cette année, cette date anniversaire ne figure pas dans le programme artistique de l'ONCI. Interrogé sur cet « oubli », les responsables chargés de la communication à l'ONCI ont fait état de leur intense activité en cette période de fin d'année, regrettant toutefois bien sincèrement de ne pas avoir pensé au regretté Kamel Messaoudi. L'établissement Arts et culture, qui régulièrement affiche dans ses programmes le souvenir de Kamel Messaoudi, a failli également à cette habitude. C'est bien regrettable, particulièrement pour les admirateurs de Kamel Messaoudi. Quant aux médias, écrits ou audiovisuels, ils restent fidèles à la mémoire du jeune prodige chanson populaire. Dans leur mémoire subsiste toujours le visage attachant de Kamel Messaoudi, son sourire agréable ainsi que les titres inoubliables de ses chansons qui resteront toujours gravées dans les cœurs et la pensée. Né le 30 janvier 1961 dans un quartier populaire de la banlieue de la capitale, il a grandi dans une famille modeste et a vécu à Gai Soleil. Il aura curieusement empreint son style et ses paroles d'une profonde tristesse qui traduisait des déceptions semi-avouées. Son œuvre reflétait le vécu de tous les jeunes de sa génération et même celles de ses ainés. Il s'était aussi intéressé au sport et aux spectacles. Son père l'encouragea à se consacrer davantage à ses études où il promettait, mais Kamel excellait, peut-être sans le savoir dans la chanson. Kamel Messaoudi fut plutôt influencé par son frère aîné qui jouait de la musique, il choisit lui aussi de devenir musicien. Ses débuts ont eu lieu en 1974 quand il monta un groupe de musique chaâbie. Sa merveilleuse voix l'a rapidement prédestiné à devenir une graine de star parmi les habitants du quartier, ses premiers admirateurs, avant d'étaler une notoriété en milieu chaâbi avec des reprises, notamment celles de Slimane Azem et El Hasnaoui aux touches qui ont bercé ses fans dans l'innovation « made by Kamel Messaoudi ». Mais il a fallu attendre Echemaâ (La bougie) en 1991, pour que la jeune génération lui reconnaisse un vrai succès. Son style fut rapidement adopté et aimé partout. C'est ainsi qu'il devint très vite une vedette. Les spécialistes voient en ce style un digne prolongement de celui de Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Matoub Lounès et Dahmane El Harrachi. En tout cas, sa disparition n'a pas affecté son succès, ses chansons cultes telles « Echemaâ », demeurant toujours d'actualité chez ses admirateurs, dont bon nombre étaient encore petits ou même pas nés de son vivant. Artiste expressif de l'originalité et du patrimoine populaire, Kamel Messaoudi a représenté l'Algérie en différentes occasions dans plusieurs pays et a réalisé moult enregistrements. Il demeure un symbole du paysage culturel algérien.