Destin freiné en plein essor pour un homme qui s'apprêtait à enclencher sa passion (l'éducation) après une carrière de footballeur, elle aussi, inachevée par l'amplitude des aléas d'une vie propre aux enfants du petit peuple. Bachir Belhadj vient de nous quitter à 60 ans, le bel âge. La maturité pour celui qui s'était fixé l'objectif de former des footballeurs doués, à son image d'inter-gauche de charme. Révélé par le MCA (1964 à 1967), Bachir ira étaler sa classe chez le voisin rouge et noir pour remporter en 72, la coupe d'Algérie juniors et revenir dans les tribunes admirer les Meziani, Aïssaoui, Saâdi, Branci pour la finale seniors que Hamra Annaba allait arracher aux Usmistes sur deux buts de Tadjet et Boufermès. Belhadj reste junior et s'offre une deuxième coupe en 73 avec Zidane, Lala, Amenouche, Guedioura avant de se voir promu et réussir l'accession avec l'équipe fanion de Soustara. En 74, Bachir renoue avec la coupe dans les rangs de l'USM El Harrach. Malgré son genre, l'élégant « 10 » n'aura pas assez de chance pour briller plus face à des obstacles souvent extra-sportifs, le contraignant à se rendre en France dans des petits clubs dans la région de Saint-Etienne. Mais Belhadj avait aussi un autre don, celui d'éducateur sportif, à son caractère d'enfant éduqué, serviable et philanthrope. Avec son grade de 1er degré, il s'occupera des catégories jeunes du NIAD. Très motivé, Bachir s'inscrit au stage du 2e degré qu'il décroché haut la main. Heureux pour des horizons qui s'éclairent, le destin s'arrêta sec ! Le jour de la remise du diplôme lui sera fatal. Son cœur s'arrêta avant de quitter le centre de formation d'Aïn Benian. A quelques jours du quarantième jour de sa disparition, nous implorons Dieu de lui accorder Sa Miséricorde. Pour ses amis, ses proches et même ses adversaires sur le terrain, c'est l'image de Bachir, balle au pied et l'œil clairvoyant, que nous gardons.