Au moins 32 pays, dont l'Arabie saoudite et l'Iran, ont reçu leur invitation à la conférence de paix sur la Syrie prévue le 22 janvier Montreux, sur le lac Leman (Suisse). Baptisée Genève 2, cette conférence, qui sera présidée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, durera 24 heures. Selon les organisateurs, les pays conviés seront représentés par leur chef de la diplomatie et « chaque ministre pourra intervenir durant 5 minutes ». Juste après ce rendez-vous diplomatique tant attendu, Lakhdar Brahimi recevra les délégations syriennes au Palais des Nations unies pour des négociations directes. Selon la Ligue arabe, chaque délégation sera composée de neuf membres et le régime, comme l'opposition, doivent donner leur liste à l'ONU avant le 27 décembre. En attendant, les Syriens doivent régler quelques impondérables. Si le régime peut établir aisément sa liste, il n'en sera pas de même pour l'opposition. Déjà des voix s'élèvent ici et là pour imposer la Coalition nationale soutenue par l'Occident et les pays du Golfe, comme la représentante de l'opposition. Certains partis de l'intérieur souhaitent, eux aussi, y participer. A en croire George Sabra, le chef du Conseil national syrien, la principale composante de la coalition, « la décision finale sera prise lors d'une réunion de la coalition à la mi-décembre à Istanbul ». Autre gros problème, l'opposition exige que la conférence se tienne sur la base d'un transfert intégral du pouvoir et que le président Bachar Al-Assad et « ceux qui ont du sang sur les mains ne jouent aucun rôle dans la phase transitoire » et l'avenir de la Syrie. Une exigence à mille lieues de la position du régime. Ce dernier a affirmé, le 4 décembre dernier, que M. Assad devait mener la période de transition dans le pays. Comme pour éviter cette latente « mise à feu » aux poudres et faire taire ceux qui parlent de l'échec de cette conférence avant même sa tenue, Brahimi, qui rencontrera vendredi prochain, à Genève, des responsables russes et américains pour finaliser les préparatifs de la conférence, dont l'établissement de la liste définitive des invités, déléguera cette semaine des émissaires dans la région. Ces derniers demanderont aux deux parties et à leurs parrains de « calmer » leurs ardeurs s'ils ne veulent pas que la Syrie devienne un nouvel Irak et une nouvelle menace pour la stabilité de la région. Ils leur expliqueront ensuite, s'il y a lieu, les règles des négociations.