Le ministre a cité l'exemple de la Tunisie où les choses s'améliorent, estimant que les autres pays voisins « seront en mesure de construire un avenir démocratique ». « L'Algérie n'est pas l'instigatrice des évènements survenus dans plusieurs régions voisines. Elle s'y intéresse, réagit et apporte son soutien autant que faire se peut sans s'ingérer dans les affaires intérieures » des autres pays, a-t-il souligné, précisant que l'Algérie « n'a jamais œuvré, dans un sens, autre que celui désiré par ces peuples et ces pays ». S'exprimant sur les évènements au Mali, M. Lamamra a indiqué que « l'Algérie n'a pas joué de rôle militaire. Son rôle était purement politique, logistique et économique et la position algérienne défendait l'impératif d'aboutir à une solution concertée entre le gouvernement central et les groupes maliens du Nord, qui rejettent la violence et soutiennent l'intégrité territoriale du Mali et l'unité de son peuple ». Concernant le terrorisme dans la région, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que ce phénomène « doit être traité de la manière qui s'impose, soit avec la violence légitime », estimant qu'« en défendant son territoire national, l'Algérie apporte son concours à la stabilité des pays voisins ». A propos des relations avec la Libye, M. Lamamra les a qualifiées de « bonnes », marquées par une « coopération fructueuse » entre les deux pays. Il a annoncé la tenue, en décembre, de la grande commission de coopération algéro-libyenne. A une question sur l'Union du Maghreb arabe (UMA), M. Lamamra a émis le vœu que la célébration prochaine de l'anniversaire de la création de l'UMA « soit mise à profit pour procéder ensemble à une évaluation de l'état de nos relations et se parler en toute franchise sur ce que nous entreprenons en faveur des générations montantes ». Pour ce qui est de la question du Sahara occidental, le ministre a réaffirmé que celle-ci relevait d'un processus de décolonisation et que l'Algérie, qui n'est pas partie prenante, défendait le principe des droits des peuples à l'autodétermination comme elle l'a toujours fait. Il a tenu à rappeler que « l'Algérie n'est pas partie au conflit mais défend la question sahraouie comme elle le fait pour la cause palestinienne et l'avait fait auparavant avec Nelson Mandela contre l'apartheid en Afrique du Sud ». Concernant la frontières algéro-marocaines, M. Lamamra a souligné que ces dernières « seront rouvertes une fois disparues les causes à l'origine de leur fermeture ». Quant à l'avenir des relations algéro-marocaines, le ministre s'est contenté de rappeler l'incident de la profanation, en novembre dernier, du drapeau national au consulat général à Casablanca. Cet incident « a profondément heurté la conscience collective algérienne », a-t-il dit, soulignant qu'il « ne s'agit pas d'un incident anodin pouvant survenir n'importe où mais d'une grave et flagrante atteinte aux symboles et valeurs auxquels nous croyons et que nous pensons encore partager avec les frères dans la région ».