La première réunion du comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français a permis de réitérer la volonté des deux pays de renforcer leur coopération bilatérale par la mise en place d'une « ambitieuse » feuille de route, a indiqué un communiqué conjoint, rendu public, hier, au terme de la visite officielle en Algérie du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault. Les travaux de cette première réunion ont été ouverts lundi à Alger sous la co-présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et de son homologue français. Une dizaine d'accords de coopération entre l'Algérie et la France, englobant divers secteurs d'activité, ont été signés lors de ces travaux. S'agissant du dialogue politique, le communiqué relève qu'Alger et Paris ont constaté avec « satisfaction » la multiplication des visites bilatérales depuis 2012, estimant que cette « intensification » des rencontres témoignait de la volonté commune des deux pays de donner « une impulsion forte » à leurs relations bilatérales. Les archives, une question importante Les deux pays se sont félicités également de la « convergence de vues » qui s'est dégagée dans le cadre de la préparation du dernier sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, saluant les « avancées » réalisées dans le dialogue sur la coopération en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Alger et Paris ont, cependant, accordé un « intérêt particulier » à la problématique des archives, soulignant « les progrès » enregistrés dans la prise en charge de cette importante question par le groupe de travail y afférent. Le communiqué souligne, par ailleurs, que les deux pays sont convenus de poursuivre les discussions et de déployer leurs efforts en vue d'améliorer et de faciliter les conditions pratiques de la mobilité des Algériens en France et des Français en Algérie. Concernant la coopération judiciaire, les deux parties ont insisté sur la nécessité de poursuivre les discussions pour parvenir à un accord, et sont convenues de se revoir à Paris en 2014 dans le cadre d'une 6e session de renégociation. Les participants à la première réunion du comité intergouvernemental algéro-français sont aussi convenus de tenir prochainement, à Paris, une réunion du mécanisme bilatéral pour échanger sur les conditions de présentation des dossiers d'indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français dans le sud algérien ou leurs ayant-droits. Coopération technologique plus accrue S'agissant de la coopération algéro-française dans le domaine de la santé, les deux parties sont convenus de poursuivre les efforts consentis, de part et d'autre, en réunissant, au cours du premier trimestre 2014, la commission mixte sur les affaires sociales pour parachever l'assainissement des comptes découlant de l'application de la convention bilatérale de sécurité sociale et du protocole de soins y annexé. Dans les domaines de la culture, l'éducation et l'enseignement supérieur, Alger et Paris ont réaffirmé leur volonté de « poursuivre » et « d'intensifier » la coopération bilatérale, sur la base des axes prioritaires identifiés dans le document-cadre de partenariat, signé le 19 décembre 2012, à Alger, au bénéfice des deux pays. Aux plans économique et technologique, l'Algérie et la France ont exprimé leur volonté de continuer à soutenir le développement de partenariats économiques devant aboutir à de nouveaux projets et accords industriels et technologiques. Alger et Paris souhaitent également développer leur coopération dans le domaine spatial, a fait savoir le communiqué, précisant que la France était « prête à apporter son support à des initiatives favorisant le développement de l'activité spatiale en Algérie ». Les deux parties conviennent, dans cette même perspective, d'« approfondir » leur coopération dans le domaine des applications civiles des technologies nucléaires par le renforcement de leurs expertises scientifique et technique. Pour une paix régionale et internationale Sur les questions internationales d'intérêt commun, l'Algérie et la France réitèrent, selon le même texte, leur volonté d'œuvrer ensemble en faveur de la paix et de la sécurité régionale et internationale, réaffirmant leur volonté de contribuer à l'émergence d'« un espace de paix, de stabilité et de prospérité en Méditerranée ». A propos du conflit du Sahara occidental, Alger et Paris se « félicitent de la constance de l'engagement des Nations unies et de la communauté internationale pour un règlement juste et durable, basé sur une solution politique mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ». L'Algérie et la France ont réaffirmé leur « soutien » à la tenue de la conférence de Genève-II pour parvenir à une solution politique négociée, répondant aux aspirations du peuple syrien. Selon le même document, M. Sellal et son homologue français qui se sont félicités de l'accession de la Palestine au statut d'Etat non membre observateur de l'ONU, ont salué la relance du processus de paix en marquant la nécessité de parvenir, dans les délais impartis, à un accord définitif qui permettra la création de deux Etats indépendants et vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.