Ebranlée, dimanche, par un attentat-suicide à la gare, vraisemblablement commis par une femme kamikaze originaire du Daguestan, qui a fait 17 morts et 50 blessés, cette ville, à 905 km au sud-est de Moscou, et autant de Sotchi station balnéaire située aux pieds du Caucase, a été secouée, hier matin, par une nouvelle explosion meurtrière à moins de trois de kilomètres du premier acte criminel. La cible : un trolleybus électrique. Bilan : 14 morts, 28 blessés. En octobre dernier, Oksana Aslanova, une « veuve noire », a tué six personnes dans la même ville. Elle s'est fait exploser dans un autobus d' étudiants. Le comité d'enquête de Russie, chargé des principales investigations criminelles, a aussitôt annoncé l'ouverture d'une enquête pour « attentat terroriste » et « trafic d'armes ». En fin de matinée, les enquêteurs liaient cette explosion à l'attentat de la gare. Les explosifs utilisés, hier, présentent des éléments « identiques » à ceux utilisés dimanche, disent-ils. Seule différence, le premier attentat a été perpétré par une femme, et le second par un kamikaze âgé de 32 ans. Répondant au nom de Pavel Petchenkin, il aurait rejoint les militants du Daghestan au printemps de 2012 et pris le nom d'Ansar Ar-Russi. Le président Vladimir Poutine ordonne le renforcement des mesures de sécurité dans toute la Russie. Selon les experts, ces attentats de Volgograd portent la marque des islamistes du Caucase du Nord qui cherchent à créer une atmosphère de terreur avant les JO d'hiver et exploiter cet événement pour montrer leur force et leurs capacités auprès de ceux qui les soutiennent financièrement. « Cette série d'explosions vise à créer une atmosphère de terreur avant les jeux Olympiques », disent-ils. Dokou Oumarov, le chef de la rébellion islamiste, a appelé, en juillet, dans une vidéo, à des attaques pour empêcher « par tous les moyens » le déroulement des JO de Sotchi auxquels tient particulièrement le président Poutine qui a usé de toute son influence pour obtenir l'organisation de cet événement - le plus important en Russie depuis le démembrement de l'URSS en 1991 -pour en faire une vitrine de son pays. Ces attaques perpétrées à la veille du nouvel an sont « une grande gifle pour Poutine », estime Alexeï Malachenko, un expert russe du centre Carnegie. 40.000 policiers vont assurer la sécurité des JO et l'accès à la ville en automobile sera interdit aux non-résidents dès le 7 janvier, soit un mois avant la cérémonie d'ouverture des Jeux.