Les premiers secours après l'attentat En octobre dernier, à Volgograd, une kamikaze originaire du Daguestan avait tué six personnes en se faisant exploser dans un autobus rempli d'étudiants. Au moins 14 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres ont été blessées, hier, lorsqu'une femme s'est fait exploser dans une gare de Volgograd (ex-Stalingrad, sud de la Russie), un nouvel épisode de violence dans cette région proche de l'instable Caucase russe. «Un engin explosif a sauté à 13H00 (09H00 GMT) près de l'entrée de la gare ferroviaire à Volgograd. Selon de premières évaluations, il a été déclenché par une femme kamikaze», a indiqué le Comité d'enquête russe dans un communiqué. L'explosion s'est produite devant les détecteurs de métaux placés à l'entrée de la gare, remplie de voyageurs, précise le même communiqué. Les fenêtres ont été soufflées aux deux premiers niveaux de la gare, et de nombreuses ambulances se trouvaient devant l'entrée principale de ce bâtiment de briques grises, au milieu de débris et de la neige, a-t-on pu voir sur des images diffusées par la télévision publique russe. «Cela a été une explosion très puissante», a déclaré Valentina Petritchenko, vendeuse dans une boutique de la gare, à la chaîne russe Vesti 24. «Des gens ont commencé à courir, mais ils ont été repoussés par l'explosion. C'était très effrayant», a-t-elle raconté. Au moins «14 personnes dont un policier ont été tuées et 34 autres, parmi lesquelles un enfant de neuf ans, ont été blessées» dans l'attentat, selon le comité d'enquête. Le ministère de la Santé a de son côté évoqué plus de 50 blessés. Le gouvernement régional, qui avait au début fait état d'au moins 18 morts, a revu son bilan à la baisse, à 14 morts. «Une enquête pour attentat terroriste a été ouverte», a indiqué le comité d'enquête. La puissance de l'engin explosif était d'environ dix kilos d'équivalent TNT, a dit la même source. Le président russe Vladimir Poutine a été informé de l'attentat et a chargé les services compétents de prendre «toutes les mesures nécessaires pour apporter une assistance complète à tous les blessés dans l'explosion», est-il écrit dans un communiqué du Kremlin. M. Poutine a en outre chargé le comité d'enquête de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité à Volgograd, selon la même source. «La situation est difficile (...), mais nous ne permettrons pas que la panique s'empare de la ville», a déclaré à Vesti 24 la maire de Volgograd, Irina Gousseva, qui s'est rendue sur les lieux de l'attentat. Le ministère de l'Intérieur a pour sa part annoncé le renforcement des mesures de sécurité dans toutes les principales gares et principaux aéroports de Russie. «Veuves noires» En octobre dernier, à Volgograd, une kamikaze originaire du Daguestan avait tué six personnes en se faisant exploser dans un autobus rempli d'étudiants. Ce précédent attentat avait déjà soulevé des craintes quant à la sécurité des jeux Olympiques d'hiver de Sotchi (sud-ouest) qui s'ouvrent le 7 février. Depuis 1999, la Russie a été frappée par une série de sanglants attentats, plusieurs d'entre eux ayant été commis par des femmes kamikazes, surnommées les «veuves noires» et armes privilégiées de la rébellion islamiste. Une femme a ainsi perpétré le double attentat suicide en mars 2010 dans le métro de Moscou qui a fait 40 morts. En 2004, deux femmes originaires du Caucase du Nord avaient fait exploser deux avions de ligne qui venaient de décoller de l'aéroport de MoscouDomodedovo. La rébellion islamiste cherche à établir un Etat islamiste dans le Caucase du Nord, et son chef, Dokou Oumarov, ennemi numéro un du Kremlin, avait appelé en juillet dans une vidéo à des attaques contre les JO de Sotchi, pour empêcher «par tous les moyens» le déroulement de cet événement. La station balnéaire de Sotchi, située entre les bords de la mer Noire et les montagnes du Caucase, à 690 kilomètres au sud-ouest de Volgograd, se trouve à proximité des régions caucasiennes régulièrement secouées par des violences, notamment le Daguestan. Vladimir Poutine a érigé ces jeux en priorité nationale et compte en faire une vitrine de la Russie. D'énormes moyens ont été investis dans des travaux tous azimuts à Sotchi, ville auparavant quasi-vierge d'infrastructures sportives. La facture globale fait de ces JO les jeux les plus chers de l'histoire olympique - hiver et été confondus - avec quelque 50 milliards de dollars (36 milliards d'euros).