Dans un entretien au mensuel Afrique Asie, dans son édition de janvier à paraître aujourd'hui, le chef de la diplomatie a soutenu que la politique extérieure de l'Algérie a « surabondamment » démontré, tout au long des cinquante dernières années, qu'elle a une « capacité de mobilisation considérable » sur les scènes régionale et internationale. Il a aussi souligné que cette capacité tient, entre autres, au « prestige intarissable » de sa lutte de Libération nationale et au fait que la diplomatie algérienne « ait bien établi ses titres de force de propositions et de bâtisseur de solutions consensuelles dans bien des situations sensibles et complexes ». Sur le rôle de l'Algérie dans sa politique constante de soutien aux mouvements de libération, à la décolonisation et au principe d'autodétermination des peuples, il a affirmé qu'« il s'agisse de la question de la Palestine ou de celle du Sahara occidental, l'autodétermination est la solution ». Il a, par ailleurs, indiqué que l'Algérie « suit attentivement » les événements qui se déroulent dans sa région d'appartenance, « particulièrement en Libye » et qu'elle « ne ménage aucun effort pour soutenir le gouvernement libyen dans ses efforts visant à rétablir la paix et la sécurité ». Le chef de la diplomatie a, en outre, affirmé que l'Algérie a pris « les dispositions nécessaires pour renforcer le contrôle aux frontières, afin de s'assurer que les groupes terroristes opérant dans tel ou tel pays voisin ne pourront pas se replier en territoire algérien ». Sur la « criminalisation » du paiement des rançons aux groupes mafieux et terroristes, il a expliqué que la diplomatie algérienne s'est employée « concrètement » au cours de ces quatre dernières années à engager la communauté internationale sur la voie de la « criminalisation » du paiement des rançons aux groupes terroristes en contrepartie de la remise en liberté de personnes retenues en otages. Sur la situation en Syrie et en Libye, il a rappelé que la politique extérieure de l'Algérie vis-à-vis de ces questions a été « claire » et a pour valeurs cardinales « la non-ingérence et le respect de la souveraineté des Etats », ajoutant que « la solidarité et la sollicitude fraternelles, la compréhension fine des dynamiques en question par l'Algérie s'expriment dans ce cadre strict ». Il a, dans ce cadre, observé que la Ligue arabe « est assurément perfectible » et que l'Algérie « entend travailler pour le rehaussement de la crédibilité et de l'efficacité (de la Ligue arabe) sur différents plans ». La construction de l'UMA n'avance pas à la vitesse nécessaire Abordant la construction de l'Union du Maghreb arabe, M. Lamamra a constaté que celle-ci « n'avance pas manifestement à la vitesse nécessaire pour rattraper le temps perdu et s'ouvrir de nouveaux horizons en termes d'intégration économique ». « Comme toute démarche d'intégration, l'irréversibilité de la construction maghrébine et sa protection contre des accidents de parcours commandent qu'elle soit solidement articulée autour d'une communauté de valeurs et d'une communauté d'intérêts », a jugé le chef de la diplomatie. Sous cet éclairage, il est aisé de comprendre que les relations algéro-marocaines « ne sont pas réductibles à la seule question de la fermeture de la frontière terrestre », a-t-il ajouté. Sur l'état des relations algéro-françaises, M. Lamamra a estimé qu'elles « s'inscrivent désormais dans une dynamique qui tend à prendre davantage en charge les intérêts des deux pays et répondent aux attentes des deux peuples » algérien et français. A propos du « partenariat stratégique » entre l'Algérie et les Etats-Unis, le chef de la diplomatie a relevé que les deux pays « nourrissent une grande ambition ».