John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, est depuis, hier, au Proche-Orient. Mission assignée à cette dixième visite dans la région depuis sa nomination : présenter à Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, et Mahmoud Abbas, le président palestinien, les grandes lignes de son projet d'accord de paix final. Selon le département d'Etat, Kerry va « séjourner un certain nombre de jours » dans la région pour tenter de concilier — si possible avant la fin de la période de neuf mois fixée lors du lancement des pourparlers fin juillet 2013 — les positions « encore très éloignées » des deux parties. Cet accord-cadre, qui se situe « entre une déclaration de principe et un traité », selon Saëb Erakat, le négociateur palestinien, porterait sur « les frontières, le pourcentage d'échanges de territoire, les arrangements de sécurité, le statut d'El Qods et le sort des réfugiés ». Mahmoud Abbas, qui a déclaré, lundi soir, qu'il reste engagé à poursuivre les pourparlers de paix, menace de revoir sa copie après le vote de la commission ministérielle israélienne qui vise à annexer la vallée du Jourdain, qui représente 25% de la Cisjordanie. Il annonce qu'il pourrait saisir l'ONU, déclarant que « les pourparlers ont échoué ». « Nous avons déjà dit que nous ne resterons pas sans réaction alors que se propage le cancer des colonies, en particulier à Al Qods-Est. Nous utiliserons notre droit d'Etat observateur à l'ONU pour prendre toute mesure légale, diplomatique et politique afin de le stopper », dit-il avant de recevoir demain soir M. Kerry à Ramallah (Cisjordanie). Un avis que partagent de plus en plus de Palestiniens. Y compris des responsables. « Il est maintenant clair pour tous que le gouvernement actuel d'Israël est déterminé à saper la solution à deux Etats, ignorant et négligeant les lois, les résolutions et les efforts internationaux visant à mettre en œuvre une solution pacifique », a déclaré M. Erekat, citant dans la foulée les programmes de construction dans les colonies de 1.400 nouveaux logements. Pour sauver son projet d'accord, Kerry va-t-il « prolonger les négociations, qui doivent s'achever le 29 avril, à fin 2014 ?