La décision du président de l'audience a été motivée par l'absence de quelques accusés, dont la plupart étaient des présidents d'exploitation agricole (EAI et EAC) de l'Etat. Brahim Hadjas s'est présenté en compagnie de ses avocats, pour la troisième fois, devant le tribunal, depuis son extradition à la mi-décembre, après 10 ans de fuite à l'étranger. Dans cette affaire, il a été condamné à 10 ans de prison ferme par contumace pour association de malfaiteurs, escroquerie, dilapidation de derniers publics, atteinte à la propriété immobilière et construction sans autorisation. En outre, plus de 156 individus sont impliqués dans cette affaire liée au détournement du foncier agricole. Des élus, des cadres des services agricoles, des opérateurs économiques et autres industriels y sont mêlés. L'enquête de la section de recherches de la Gendarmerie nationale d'Alger a révélé que 18 exploitations agricoles ont été accaparées par l'ex-patron d'Union Bank. Selon le dossier de l'enquête, 6.366 hectares de terres agricoles de la wilaya d'Alger, soit 17,80% des exploitations estimées à 35.757 hectares, ont été détournés de leur vocation première. Lors du premier procès, des fellahs ont reconnu avoir effectué des désistements de leurs exploitations situées dans les localités de Bouchaoui, Ouled Fayet, Aïn Benian et Staouéli, contre une somme d'argent, par l'intermédiaire de B. Djamel, actuellement en détention. Des ex-exploitants de l'EAC n°65 avaient déclaré au juge avoir cédé leur exploitation contre la somme de 2 milliards de centimes. Mais le plus grave est le fait que la direction agricole de la wilaya d'Alger ne s'est pas constituée partie civile dans ce procès. L'ex-PDG d'Union Bank est également poursuivi par le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed et le tribunal d'Oran. Les deux procès sont programmés pour la semaine prochaine. Le dossier concerne l'octroi de facilités bancaires et administratives àM. Hadjas au bénéfice d'une de ses filiales, Union Pêche, pour l'importation de matériel de pêche ainsi que les déchets ferreux. Des achats qui auraient servi au blanchiment d'argent.