Les gendarmes avaient été chargés, il y a un an et demi, par les moyens généraux des tribunaux de Blida, d'Alger et de Boumerdès d'ouvrir une enquête sur le détournement du foncier agricole d'Alger. Les résultats de cette enquête sont pour le moins éloquents. Le nombre des exploitations agricoles est de 2 092 représentant 35 757 hectares. 17,80% de cette superficie avait été détournée de sa vocation initiale. Cela représente 6 366 hectares. 5 581 pour les Exploitations agricoles collectives (EAC) et 774 pour les Exploitations agricoles individuelles (EAI). La superficie agricole réelle qui n'est plus adaptée à l'agriculture est de 2 719 hectares soit 7,60%. La majorité de ces terres a été détournée pour y ériger des constructions illicites. Pour cette enquête, les gendarmes ont battu des records d'audition. Plus de 16 000 en tout. «C'est cinq fois plus que les auditions de l'affaire Khalifa», selon le colonel de gendarmerie, Mustapha Taïbi. C'est le détournement de 18 exploitations (321 ha) du domaine agricole de Bouchaoui, «par un opérateur économique», qui représente le «plus gros morceau», selon les gendarmes. L'enquête a conclu à la responsabilité des attributaires initiaux des terres, des nouveaux acquéreurs ainsi que des notaires.