Plus de 100 affaires liées au détournement de terres agricoles sont entre les mains de la justice. Le bradage du foncier agricole a provoqué une véritable saignée au secteur de l'agriculture. Des milliers d'hectares en friche censés servir au décollage de l'agriculture avaient été détournés dans les années 1990. Plusieurs exploitations agricoles, individuelles ou collectives attribuées à des fellahs ont été détournées de leur vocation initiale. C'est ainsi que les autorités publiques ont instruit les services compétents de la Gendarmerie nationale d'ouvrir des enquêtes sur les EAI ou les EAC. Les services de la gendarmerie du groupement d'Oran ont ouvert une enquête sur 100 personnes bénéficiaires d'exploitations agricoles individuelles et collectives (EAI-EAC), a-t-on appris de sources proches de cette institution. Les investigations menées par les éléments de la gendarmerie ont permis de dévoiler un véritable trafic sur les terrains agricoles, ajoute nos sources. Il s'agit d'exploitations agricoles qui ont été détournées de leur vocation initiale et louées illégalement à des particuliers. Des vices de forme sont apparus dans la manière dont ont été rétrocédées les exploitations agricoles au profit de particuliers, lesquels sous-louent les terrains agricoles de l'Etat. Des sommes d'argent ont été allouées aux bénéficiaires des EAI-EAC dans le cadre de l'attribution des terres agricoles en friche ou incultes. Des individus étrangers au secteur de l'agriculture ont profité de l'aubaine pour sous-louer des terres agricoles entières au bénéfice d'intermédiaires. Ces derniers, constitués en réseaux, cédaient les terres à des tierces personnes qui les parcellisent avant de les sous-louer à leur tour au prix fort. L'argent alloué par la Caisse de mutualité agricole (Cmar), servant aux besoins du forage des puis, à l'acquisition de véhicules de labourage et à la construction de structures agricoles, aurait été détourné par les indus exploitants, ajoute notre source. Des sommes importantes n'ont pu être récupérées par la Cmar qui s'est inscrite en faux dans cette affaire de détournement d'exploitations agricoles. Des poursuites judiciaires sont sur le point d'aboutir, avec, à la clé, la présentation devant les tribunaux d'Es Seddikia, d'Oued Tlélat, d'Es Sénia et d'Aïn El Turck des personnes impliquées dans ce vaste trafic. Des centaines d'hectares de terres agricoles sont ainsi détournés de leur vocation par le biais de “revendeurs”, lesquels utilisent le système de désistement pour accaparer les terres cultivables dans le cadre des exploitations EAI-EAC.Selon des sources crédibles, une cinquantaine de dossiers de détournements de terres agricoles dans sept communes sont fin prêts. Ils ont été transmis à la justice qui doit instruire, dans un premier temps, plus de 100 autres affaires liées au bradage du foncier agricole. B. GHRISSI