A l'issue d'une deuxième rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le Secrétaire d'Etat américain a reconnu être « à un point où les choix (possibles) se réduisent », ajoutant, en dépit du climat de défiance et de pessimisme chez les deux parties du conflit, « chaque jour il y a des progrès ». Pour les Palestiniens, il n'est pas question de signer un accord intermédiaire qui reviendrait à discuter des points qui ont déjà été négociés dans les différents accords de ces 20 dernières années. Pour eux, il est impératif d'obtenir des garanties sur l'arrêt de la colonisation israélienne et le retour des réfugiés. « La partie palestinienne n'examinera même pas un bout de papier sans valeur, un accord-cadre contenant des principes généraux pour des négociations ultérieures, alors que les deux parties ont déjà négocié pendant des mois et des années », déclare Yasser Abbed Rabbo.« Personne n'a plus à perdre d'un échec (des négociations) que les Palestiniens. L'échec n'est pas une option pour nous », a expliqué le négociateur en chef, Saëb Erakat, exhortant le gouvernement israélien à « s'abstenir de tout acte qui puisse porter préjudice à l'issue des négociations sur un règlement permanent ». « Les différentes idées avancées par M. Kerry sont plus proches de la position israélienne », a regretté Azzam al-Ahmad, un autre responsable du Fatah, le parti du président Abbas, qui menace de saisir les instances internationales contre « le cancer de la colonisation » et « toute présence militaire israélienne dans des territoires appartenant à l'Etat et indépendant de Palestine », allusion à la vallée du Jourdain, aux frontières de la Cisjordanie. Du côté israélien, le gouvernement continue d'annoncer la construction de nouveaux logements dans les colonies, de demander la reconnaissance d'un Etat juif, pour anéantir le droit de retour aux réfugiés palestiniens, et de faire part de sa volonté d'annexer la vallée du Jourdain. Ses membres se sentent appuyés par l'influent sénateur républicain, John McCain, qu'ils ont accueilli lors de la visite de M. Kerry. « Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de sérieuses inquiétudes au sujet du plan tel qu'il lui a été exposé, qu'il s'agisse de la capacité d'Israël à défendre ses frontières ou de la fiabilité de l'Etat palestinien (...) et plus particulièrement de la sécurité en général », a déclaré l'ancien candidat à la magistrature suprême aux Etats-Unis. « Nous sommes également très inquiets », a-t-il ajouté alors, que M. Kerry n'a même pas réalisé une quelque avancée dans sa quête de paix au Proche-Orient. Il était, hier, en Jordanie et en Arabie saoudite avant de revenir le soir à al Qods. Il affirme proposer des idées « justes et équilibrées ».