Par la voix du conseiller auprès du président de la République, Kamel Rezag Bara, l'Algérie a réitéré son appel à criminaliser d'une façon plus concrète le payement de rançon aux terroristes. En effet, lors de son intervention dans le cadre de la deuxième revue par l'ONU de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme tenue les 7 au 9 septembre à New York consacré au thème «La rançon comme moyen de financement du terrorisme», M. Kamel Rezag Bara a appelé les Etats à respecter la résolution 1904 adoptée par l'ONU en décembre 2009, à l'initiative de l'Algérie, criminalisant le payement de rançon. Dans ce sillage, le conseiller du président de la République a fait état des «insuffisances» du cadre juridique dans le domaine de la lutte contre le financement du terrorisme. «Le cadre juridique ne semble pas contenir les éléments d'un système suffisamment efficace pour faire face aux défis complexes induits par ce phénomène. Les événements récents ont montré qu'en l'absence d'une norme juridique contraignante, la pratique de la prise d'otages devient encore plus complexe lorsqu'elle est suivie par l'exigence de paiement de fortes rançons jumelée à l'élargissement de terroristes détenus», a-t-il affirmé en signalant que la résolution 1904 n'appelle pas de manière expresse à incriminer le versement de rançons aux terroristes. «Ce qui encourage les groupes terroristes à poursuivre les opérations de kidnapping en innovant par le recours à la sous-traitance auprès de réseaux de criminalité organisée.» D'où la nécessité, a-t-il recommandé, d'améliorer le dispositif juridique international de lutte contre le terrorisme à travers l'adoption d'une résolution spécifique du Conseil de sécurité des Nations unies renfermant une disposition juridique plus contraignante que celle figurant dans sa résolution 1904. Une résolution qui devrait incriminer aussi bien le paiement de rançons que la libération des détenus pour activités terroristes en contrepartie de la libération d'otages. L'adoption d'une résolution de l'Assemblée générale qui donnerait mandat à ses organes compétents d'engager le processus d'élaboration de mesures complémentaires aux Conventions pertinentes déjà existantes, sur la répression du financement du terrorisme contre la prise d'otages notamment, est également nécessaire, affirme-t-il. Par ailleurs, dans le même sillage, il appelle à la mise en place de procédures de rappel à l'ordre contre les Etats qui ne respecteraient pas leurs engagements dans la lutte contre le financement du terrorisme. «En cédant au chantage, ces Etats ne font qu'encourager les groupes terroristes à persévérer dans leurs activités criminelles», conclut-il. Dans son intervention, le conseiller du président de la République a fait savoir également que les enlèvements d'Occidentaux au Sahel ont rapporté aux terroristes plus de 50 millions d'euros auxquels s'y ajoute un montant de 100 millions d'euros sous diverses formes. «Le recoupement de déclarations de terroristes arrêtés permet d'affirmer qu'aujourd'hui, le tarif de base pour la libération d'un otage avoisine les 5 millions d'euros», assure-t-il.