Le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a appelé, lors d'un symposium sur les victimes du terrorisme tenu mardi soir à New York, la communauté internationale à mettre en place des mesures concrètes pour apporter un soutien aux victimes du terrorisme. Les participants ont pu entendre les témoignages de survivants d'attaques terroristes perpétrées à travers le monde. Ils ont, à l'aune de ces nombreux récits, dont celui de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, exprimé des suggestions et des recommandations concernant les mesures à mettre en œuvre pour combler les lacunes existant au niveau des Nations unies et des pays en ce qui concerne la prise en charge des victimes du terrorisme, un phénomène qui a été qualifié de «fléau mondial s'attaquant à l'humanité elle-même» par Ban Ki-moon qui a rappelé que, par leur diversité, les participants montrent que le terrorisme ne fait pas de discrimination entre les victimes et qu'ils représentent les centaines de milliers de personnes de par le monde qui ont souffert du terrorisme, par leurs blessures, la privation de leur liberté, la perte de proches, le souvenir d'événements atroces et l'indifférence des autres. «Chaque acte de terroriste nous rappelle que le terrorisme est un phénomène mondial, qui vise tous les groupes ethniques, religions, nationalités et civilisations», a souligné M. Ban Ki-moon. Ce symposium, le premier du genre sur ce thème aux Nations unies, intervient une semaine après la tenue d'un débat de l'Assemblée générale sur la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale de l'ONU. Tout au long de la journée de mardi dernier, ponctuée de témoignages et d'interventions d'experts, les participants ont souligné qu'il est nécessaire que soit renforcé le statut juridique des personnes et des populations affectées par la violence terroriste. Plusieurs intervenants ont également, à maintes reprises, estimé qu'il fallait que les pays partagent les expériences qu'ils ont accumulées sur la question considérée, et qu'ils s'efforcent de protéger davantage les victimes en améliorant la qualité des soins qui leur sont apportés ainsi que les conditions de leur réhabilitation professionnelle. Des intervenants ont préconisé la création d'un fonds international de solidarité aux victimes du terrorisme qui viendrait appuyer les fonds de prise en charge et d'indemnisation existant déjà dans certains pays. Cette proposition a provoqué une expression de réserves de la part de certains participants. L'Algérie est représentée à cette rencontre par M. Rezag Bara Mohamed Kamel, conseiller auprès du président de la République, qui a estimé que la prise en charge accrue des victimes, leur réhabilitation, et la nécessité de compenser les dommages durables endurés, était un devoir moral de l'État pour assurer la cohésion sociale des populations touchées. Il a également tenu à souligner que l'Algérie, victime du terrorisme sous toutes ses formes depuis des décennies, ne «hiérarchisait pas les souffrances». M. Bara a exposé les efforts de solidarité nationale consentis par l'Algérie et les résultats obtenus dans la restauration de la paix et le rétablissement de la cohésion sociale par la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. D'un autre côté, représentant la société civile, Mme Flici, présidente de l'Organisation nationale algérienne des victimes du terrorisme, a préconisé l'obtention d'un statut spécial pour les victimes du terrorisme. Elle a de plus estimé que des moyens humains et financiers adéquats devaient être réunis pour prendre pleinement en charge le traitement des troubles psychologiques et assurer la réhabilitation professionnelle des victimes. Mme Flici a suggéré à cette fin d'utiliser les fonds des entités dont les avoirs ont été gelés par le Conseil de sécurité. Elle a également plaidé pour l'établissement d'une journée commémorative des victimes du terrorisme. H. Y.