L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) accuse les APC d'être derrière l'anarchie qui règne dans certains marchés de gros de fruits et légumes. En clair, ces communes, non seulement ne jouent pas leur rôle dans la gestion de ces espaces, mais en plus, elles ferment les yeux sur certains agissements illégaux qui s'y pratiquent. « Ces APC, au lieu d'assumer leur mission, se contentent de louer ces espaces à des privés à 3 milliards de centimes au minimum par an, sans contrôler la manière dont ils sont gérés », a déclaré, hier, dans une conférence de presse, le porte-parole de l'UGCAA, Hadj-Tahar Boulenouar. Résultat. Les gestionnaires privés enfreignent en toute impunité la loi. A titre d'exemple, le marché de gros de Chlef qui, il n'y a pas longtemps, subissait les « écarts » de son gestionnaire, un élu à qui l'APC a loué cet espace à un prix symbolique, d'après le président de la section des mandataires du marché de gros de la wilaya de Chlef, Laïd Boutayria. Ce dernier a indiqué que le gestionnaire ne se limitait pas à laisser le marché accessible aux agresseurs, à la saleté et aux inondations, mais allait jusqu'à gonfler les prix du droit d'accès et de stationnement des camions. « Dans le cahier des charges, il est mentionné que le droit d'accès ne devrait pas dépasser les 800 DA. Or, ce gestionnaire fixait les tarifs entre 1.500 et 2.000 DA sans que l'APC ne proteste. Cela contribuait aussi à la hausse des prix des fruits et légumes », a expliqué M. Boutayria. L'élu n'est plus gestionnaire de ce marché mais, selon lui, l'APC envisage de lui renouveler le bail de location. Cela prouve que certaines APC sont complices des agissements illégaux de certains commerçants, a soutenu M. Boulenouar. « Les pouvoirs publics doivent cesser de déléguer la gestion des marchés de gros aux APC », a-t-il appelé, faisant part d'un phénomène qui prend de l'ampleur. « Certains mandataires qui louent leurs box à 40.000 DA/mois, les louent au noir à 30 millions de centimes/mois », a-t-il fait savoir. « Les pouvoirs publics doivent enquêter sur ce phénomène que nous avons observé surtout dans le marché des Eucalyptus. Car non seulement cela est interdit par la loi, mais conduit à la hausse des prix des fruits et légumes », a souligné M. Boulenouar.