« L'éradication de la bureaucratie n'est pas uniquement l'affaire du gouvernement ou des élus, mais de toute la société », a estimé, hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, en réponse aux interrogations des sénateurs lors du débat autour du projet de loi relatif aux documents de voyage. Selon le ministre, l'élaboration des lois est chose aisée, mais le changement des mentalités est difficile. Ce qui le pousse à appeler toute la société à conjuguer ses efforts pour lutter efficacement contre « ce mal » qu'il qualifie de « tumeur maligne ». Il a affirmé que la lutte contre la bureaucratie constitue une priorité de son département, avant de préciser qu'au niveau des institutions administratives, des communes, des daïras et des wilayas, la journée du lundi est consacrée pour la réception des doléances des citoyens, tout en précisant que son département ainsi que les daïras et les wilayas sont « responsables » si les plaintes des citoyens ne trouvent pas de réponses. « La bureaucratie s'est installée depuis 50 ans et son élimination ne se fera pas en un mois », lâche-t-il, tout en faisant savoir que d'ici à fin 2014, trois centres administratifs seront réceptionnés sur les 11 inscrits dans le programme du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, M. Belaïz a invité pour aujourd'hui les élus des deux chambres parlementaires à visiter le centre des documents biométriques d'El Hamiz pour s'enquérir de son travail, soulignant que ce centre produit quotidiennement 8.000 passeports biométriques. Ce chiffre sera porté à 18.000 dans les prochains jours de façon à être dans les délais avant le 14 décembre 2014, date fixée pour la fin de validité du passeport ordinaire. Le ministre a affirmé que l'objectif de réduire les documents d'état civil à un seul ne relève pas de l'impossible, et ce dans l'optique d'assurer à chaque citoyen un numéro d'identification personnel qui lui épargnera les tracas administratifs. En réponse à des sénateurs réclamant un passeport diplomatique pour les élus, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a expliqué que cette question relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l'Etat qui décide de fournir ce passeport par décret présidentiel. Parmi les grandes lignes du projet de loi relatif aux documents de voyage, l'annulation de l'enquête de police pour l'obtention du passeport et la durée de validité du passeport qui passe de 5 à 10 ans pour les personnes âgées de 19 ans et plus. Ces nouvelles mesures sont conformes au code pénal, explique le ministre, qui évoque d'autres projets de décret en cours de préparation en rapport avec l'état civil dont celui concernant la réduction des documents à fournir de 36 à 10 qui sera soumis prochainement au gouvernement. Il a annoncé que le registre national d'état civil sera opérationnel le 15 février prochain.