L'objet de cette « mise au point » d'Alger a trait aux prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens vers le territoire marocain. « L'attention du diplomate marocain a été attirée sur le fait que l'Algérie réprouve fortement cette nouvelle provocation politiquement motivée et qu'elle déplore profondément cette tentative supplémentaire et gratuite de crispation d'une relation qui a déjà connu un sérieux dommage le 1er novembre dernier, lors de l'agression contre l'enceinte consulaire algérienne à Casablanca. » C'est en ces termes que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a qualifié la « sortie » des autorités marocaines dans sa déclaration à l'APS. L'Algérie a également signifié aux autorités marocaines qu'elle n'avait « certainement pas besoin de donneurs de leçons lorsqu'il s'agit de manifester concrètement sa sollicitude et son attention soutenue à l'égard des ressortissants syriens qui se trouvent temporairement sur son territoire en tant qu'invités du peuple algérien qui les a accueillis spontanément avec sa générosité et son hospitalité coutumières ». La réaction d'Alger intervient trois jours après le refus par les gardes-frontières algériens (GGF), surveillant la bande frontalière algéro-marocaine, l'entrée sur le sol algérien à des ressortissants syriens, refoulés par les autorités marocaines. « Les GGF ont refusé l'accès sur le territoire national à des réfugiés syriens que les autorités marocaines voulaient expulser vers l'Algérie », avait alors indiqué le colonel Boualleg Mohamed, chef du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen. Et au même officier de poursuivre : « C'est suite à ce refus que les autorités marocaines avaient fait appel à leurs médias pour accuser à tort les autorités algériennes d'avoir refoulé ces Syriens, alors qu'en réalité, ils se trouvaient sur le territoire marocain ». Le colonel Boualleg Mohamed a, par ailleurs, souligné que « lorsque les gardes-frontières algériens interceptent des personnes tentant de s'introduire illégalement sur le territoire national, elles sont immédiatement arrêtées et présentées devant la justice et non refoulées vers le territoire du pays voisin ». Jeudi dernier, l'Algérie avait démenti avoir refoulé des ressortissants syriens qui se trouvent sur son territoire, suite à une « allégation malveillante » rapportée par un site électronique marocain, selon laquelle l'Algérie avait renvoyé vers le Maroc des ressortissants syriens vivant sur son territoire. « Je démens catégoriquement cette information mensongère et j'insiste sur le fait qu'il ne faut accorder aucun crédit aux allégations malveillantes déversées, quotidiennement, par ces pseudo-magazines électroniques d'un pays voisin qui se sont spécialisés dans le clapotis nauséabond du marécage médiatique anti-algérien », avait affirmé M. Belani. « L'Algérie ne refoule pas les ressortissants syriens qui se trouvent sur son sol, car, comme le soulignait encore récemment le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ces derniers ont été accueillis dans un élan spontané de solidarité et de fraternité en Algérie, que nous leur souhaitons un bon séjour dans la dignité parmi nous et un retour dans les meilleurs délais dans leur pays, dès que les conditions sécuritaires seront réunies », avait-il alors fait savoir.