Face à la crise du logement que connaît la capitale, des établissements scolaires ont été transformés en habitations dans plusieurs communes (El Mouradia, El Madania,...). Les présidents des APC d'El Mouradia et El Madania ne savent plus où donner de la tête. « Il est difficile de maintenir en bon état les établissements scolaires avec la présence, depuis des années, des familles d'anciens directeurs et enseignants dans les logements de fonction et des classes », estiment-ils. Ils ont expliqué que la présence de ces familles dans ces logements « prive les directeurs d'école de logements de fonction et constitue une charge supplémentaire pour l'établissement qui leur assure, gratuitement, l'eau, l'électricité et le gaz ». Ils ont demandé aux responsables de la wilaya d'Alger de trouver une solution définitive à ce problème. Ainsi, 20 familles occupent des logements et des salles de classe dans les écoles de la commune d'El Mouradia, qui compte huit écoles primaires, trois CEM et un lycée. Ces familles logent actuellement dans les écoles Djillali-Djidar, El Ghazali et Hamaïzi-El-Amri, selon les déclarations du président de l'APC d'El Mouradia, Mourad Sabeur, aux membres de la commission de l'APW d'Alger. On citera l'exemple d'autres écoles squattées comme celle de Hamaïzi. Selon le président de la commune d'El Mouradia, 43 familles occupent, depuis plusieurs années, les logements de fonction et des salles de classe de Djillali-Bounaâma (ex-Descartes). « C'est tout un quartier » qui a émergé dans cet établissement, affirme M. Sabeur. « Depuis une semaine, nous alimentons le lycée Bouamama par citernage. Les services des eaux lui ont coupé l'alimentation pour factures impayées de 1,43 million de dinars, représentant un passif de deux ans », a indiqué M. Sabeur à l'APS. A l'ouest d'Alger, dans la commune de Hammamet (ex-Bains-Romains), on observe le même scénario. A l'école 1er-Novembre 1954, une dizaine de salles sont transformées en habitations, provoquant ainsi une surcharge dans les classes, selon le directeur de cet établissement. Dans la commune de Aïn Benian, les élus de l'APW d'Alger ont également appris que des familles continuent à occuper des logements au lycée Ourida-Meddad, évacué de ses élèves depuis cinq ans à cause des risques d'effondrement. « Il n'y a aucune coordination entre les différents intervenants (ministère, APC, wilaya, daïra,...) dans la gestion des écoles. Personne ne veut assumer ses responsabilités », a déploré à l'APS le chef de la délégation de l'APW d'Alger, qui a enquêté sur ce problème. Annonçant qu'une enquête est en cours, le directeur de l'éducation par intérim de la circonscription d'Alger-Centre, Beldjilali Khodja, a averti que « les directeurs et les enseignants, qui avaient bénéficié d'un logement mais qui ont laissé leurs enfants dans les logements de fonction doivent évacuer les lieux ».