Distribution car en matière de production, les trois principales laiteries, alors que la wilaya en compte 9 avec seulement ces trois qui font dans le LPC (lait pasteurisé concentré), sont restées à leur niveau de production habituel qui est de l'ordre de 420.000 litres/jour pour elles trois, avec pas moins de 310.000 litres pour la seule unité de l'ex-Onalait de Draa-Ben-Khedda. En effet, que ce soit au niveau de cette dernière ou encore dans celles « Le Pâturage » ou « La Matinale » on nous affirme que le niveau de production n'a jamais baissé pour générer une telle tension. En fait, même si la distribution, qui reste le maillon faible de cette activité, fait souvent défaut lorsque l'origine n'est pas la spéculation sur ce produit, la raison principale de cette rareté dans certaines localités est tout simplement la psychose de la pénurie. C'est cette dernière qui crée la pénurie. En effet, chaque jour, ce sont des chaînes qui se forment devant les commerces (épiceries, autres commerces) où l'on retrouve pratiquement les mêmes personnes, créant ainsi un syndrome chez leurs concitoyens. Une tension aussi à laquelle participent les commerçants en rationalisant la vente à deux, voire un sachet par personne. Dès lors, cette rationalisation induit elle aussi ce climat de tension. D'ailleurs, nombreux sont les citoyens qui ne comprennent pas ce phénomène comme nous l'expliquera l'un d'entre eux. « Vous êtes poussé à faire comme tout le monde à vous retrouver tôt le matin dans une chaîne pour un sachet de lait alors qu'il n'y a pas longtemps je prenais mes deux sachets de lait chez le commerçant du coin en rentrant du boulot en fin de journée. Alors que je sais que la production est la même comme me l'a confirmé un ami qui travaille dans une laiterie. Lui-même ne comprend pas ce qui se passe ». Interrogé à ce propos, M. Aired, le patron de la laiterie de Draa-Ben-Khedda, qui couvre les besoins de près de 40% des besoins des 2.500.000 habitants des wilayas de Tizi Ouzou et une partie de celles de Boumerdès et Bouira, a estimé que le problème ne réside pas dans la distribution, mais au niveau de la forte demande sur le produit notamment depuis l'augmentation du prix du lait UHT (upérisation à haute température). « Nombreux sont les citoyens qui consommaient ce type de lait, désormais inaccessible pour eux, qui se sont rabattus sur le lait pasteurisé en sachet, subventionné par l'Etat, induisant de ce fait une forte demande sur ce dernier alors qu'entre-temps notre production est restée la même avec 310.000 litres. Et vous avez là les raisons de cette légère tension sur le produit ». M. Aired ne manquera aussi pas de souligner que l'Onil devrait réviser à la hausse sa dotation en poudre. « L'Onil devrait augmenter les quotas en poudre des laiteries pour juguler cette tension d'autant que durant l'hiver, la consommation de lait est plus importante ». Pour lui, il faudrait porter au moins à 380.000 litres jour la production de son unité pour remettre de l'ordre dans le marché de ce produit. A la question de savoir si son unité dispose de moyens pour produire autant, M. Aired nous dira qu'elle peut aller au-delà des 500.000 litres. « Les capacités de production de notre unité ne tournent qu'à 50% à l'heure actuelle. Il suffit de voir les quotas de la poudre augmenter et la production augmentera de facto ». Les propos de ce patron sont étayés par la direction locale du commerce qui précis que « l'augmentation des produits laitiers et leurs dérivés ont induit aussi un nouveau mode de consommation en se rabattant sur le lait en sachet. Même ceux qui achetaient des yaourts, du petit lait ou du lait caillé chez le commerçant du coin préférent les produire chez eux en utilisant du lait en sachet car ils leur reviennent moins chers que de les acquérir dans les magasins » nous dira M. Okacha Doghmane qui ne manquera pas aussi de mettre en exergue le contrôle exercé par sa direction quant à l'utilisation exclusive de la poudre destinée à la production de lait pasteurisé par les laiteries. Ainsi donc, la balle est dans le camp de l'Onil qui devra revoir à la hausse la dotation en poudre des laiteries pour juguler cette tension sur le lait. Tout comme il est temps de voir le citoyen changer son comportement en se contentant juste de sa consommation journalière. Selon les chiffres de l'Onil, la consommation en lait du citoyen se situerait entre 116 et 120 litres/an.