Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a donné des instructions strictes interdisant la commercialisation et la consommation du poisson-lièvre après avoir confirmé le degré élevé de la toxicité de ce poisson signalé dans plusieurs régions côtières, a-t-on appris, hier, auprès du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA). Une enquête menée par ce Centre a confirmé qu'il s'agit du poisson-lièvre et non pas du poisson-lapin, comme cela a été rapporté auparavant. Cette espèce, dont le nom scientifique est Lagocephalus, est autochtone à la Méditerranée, a précisé, à l'APS, Mohamed Etsouri, chercheur au CNRDPA. Après l'identification de cette espèce, appelée aussi poisson-ballon, et le degré de sa toxicité, l'administration a donné des directives « strictes » interdisant aux professionnels de la pêche de le commercialiser, a indiqué ce scientifique. Une cellule de veille et une campagne de sensibilisation ont aussitôt été lancées pour informer les professionnels des dangers liés à la consommation de ce poisson. Les résultats de recherche établis par le CNRDPA affirment que la toxicité réside dans la chair du poisson et dans ses gonades (système génital) qui contiennent une puissante neurotoxine appelée tétradotoxine. La consommation de ce poisson provoque des vomissements, des vertiges, voire la mort. Le poisson-lièvre, dont le comportement, par rapport à son milieu naturel est peu connu, est apparu récemment en quantité plus importante que d'habitude sur les côtes d'Annaba, Jijel et Chlef, selon M. Etsouri. Ce dernier a indiqué, par ailleurs, que l'enquête du CNRDPA se poursuivait en vue d'étudier d'autres paramètres liés à cette espèce et son comportement.