400 000 soldats étrangers et afghans seront déployés pour ce scrutin dont les résultats officiels sont prévus pour le 31 octobre. Quelque 10,5 millions d'Afghans se rendront aujourd'hui aux urnes sous la menace des Taliban pour élire, parmi 2500 candidats, les 249 députés, dont 68 femmes, qui siégeront à la Wolesi Jirga, la chambre basse du Parlement. «Nous espérons que notre peuple partout en Afghanistan, dans chaque coin, chaque ville et chaque province ira dans son bureau de vote et votera pour son candidat», déclare le président Karzaï souhaitant « plus de stabilité au pays ». Un souhait difficile à exhaucer à Kaboul. Les Taliban qui ont repris leurs forces ont promis des attaques. Selon Zabihullah Mujahid, leur porte-parole, « toutes les routes menant aux bureaux de vote vont être attaquées, et les forces de sécurité et les personnes travaillant à l'organisation des élections seront nos cibles premières ». Plusieurs candidats ont été assassinés et/ou enlevés (19 hommes, 1 candidat, 10 partisans d'une candidate et 8 fonctionnaires de la Commission électorale ont été enlevés hier dans le district de Muqur, province de Badghis). Pour éviter des carnages dans les régions où les Taliban sont actifs, le pouvoir a opté pour la fermeture de 15% des bureaux de vote, soit 1000 sur les 6800 que compte le pays. « Le scrutin ne sera pas parfait, mais au vu des précautions prises par le gouvernement, je suis certain que ces élections se dérouleront mieux que celles de l'an dernier », rassure Staffan de Mistura, le représentant spécial de l'ONU en Afghanistan. Les raisons de cet optimisme ? Le nombre d'observateurs afghans et internationaux qui seront présents, quelque 270 000 personnes, et des forces de sécurité - le principal motif d'inquiétude. Selon le général Afzal Aman, le chef des opérations de l'armée afghane, 400 000 soldats étrangers et afghans seront déployés pour ce scrutin dont les résultats officiels sont prévus pour le 31 octobre. Ce scrutin législatif - le second depuis la chute des Taliban - ne changera pas fondamentalement les donnes. En Afghanistan, le pouvoir est concentré entre les mains d'un président maintenu par 150 000 soldats des forces internationales, dont 100.000 sont américains. Autre source d'inquiétude, les fraudes. Ce scrutin sera-t-il entaché de fraudes massives comme la présidentielle organisée du 20 août 2009 ? « Elles seront nombreuses », prédit un des membres non-afghan de la commission des plaintes électorales.