A la veille des élections présidentielle et provinciales et malgré un renfort de la sécurité dans et autour de la ville, des coups de feu ont été entendus mercredi dans le centre de Kaboul, la capitale afghane. où des talibans s'en sont pris à une banque. Trois ou quatre hommes armés ont attaqué une succursale de la Pashtani, et résistaient à l'assaut de la police dans le quartier de Jadi Maiwand, a précisé à l'Associated Press le porte-parole du ministère de l'Intérieur Zemeri Bashary. La police a réagi en encerclant la banque et échangé des coups de feu avec les assaillants. Bashary a ajouté qu'il n'y avait pas de victime. Un porte-parole des talibans, Zabiullah Mujahid, a affirmé pour sa part qu'une vingtaine de kamikazes portant des vestes explosives se trouvaient en ville, et que cinq d'entre eux étaient en train de combattre les forces de police. Ces affirmations n'ont pu être confirmées dans l'immédiat. Une explosion puissante a secoué la capitale afghane Kaboul mardi après-midi, faisant sept morts, dont deux employés locaux de l'ONU, et une cinquantaine de blessés, ont rapporté des sources. " Un kamikaze conduisant un véhicule chargé d'explosifs a visé un convoi transportant des troupes internationales sur la route Kaboul-Jalalabad, tuant sept civils innocents et blessant 50 autres ", a déclaré le ministère afghan de l'Intérieur dans un communiqué de presse. Le communiqué a également indiqué que 18 véhicules civils ont été endommagés dans l'explosion. Par ailleurs, un communiqué publié par la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a cité Kai Eide, envoyé spécial de l'ONU, qui déclarait : " Je suis choqué et terriblement attristé d'apprendre que deux de mes soldats font parties des victimes de l'attentat suicide sur la route de Jalalabad vers Kaboul ". Il a ajouté qu'un troisième collègue a été blessé et est actuellement soigné pour ses blessures. Il s'agit de la seconde attaque en un seul jour, mardi, dans la capitale, et la troisième attaque depuis le début du week-end. Deux roquettes tirées par des militants ont atterri mardi sur la capitale, ne faisant ni victime, ni dégât, alors que l' explosion d'un véhicule piégé samedi a fait sept civils morts et plus de 90 blessés. Dans un communiqué de presse, le ministère de l'Intérieur a attribué ces attaques aux ennemis de l'Afghanistan, terme utilisé pour désigner les insurgés talibans. Les attaques et les actes de violence augmentent, alors que les Afghans se tiennent prêts à se rendre aux urnes jeudi 20 août pour élire le second président du pays depuis la chute du régime des talibans. Les militants, dont le régime a été renversé par les Etats-Unis lors de la campagne militaire de 2001 ont qualifié l'élection de complot sponsorisé par les Etats-Unis et ont promis de perturber le scrutin. Cette attaque qui survient au lendemain de deux attentats qui ont fait huit morts dont un soldat de l'OTAN, vient souligner la détermination des insurgés à perturber les élections par la terreur avec l'objectif d'inciter les Afghans à ne pas se rendre aux urnes. Les talibans, dont le régime fondamentaliste a été renversé fin 2001, ont multiplié les attaques depuis trois ans et conservent des fiefs dans le sud du pays. Ces derniers jours, des tracts menaçant les électeurs qui voteraient ont été placardés dans plusieurs villes du sud. Les plus de 100.000 soldats américains et de l'OTAN et les 175.000 policiers et militaires afghans sont en état d'alerte cette semaine avant les élections, dont la campagne officielle a pris fin lundi. Aujourd'hui , les quelque 17 millions d'électeurs inscrits, dont environ 40% de femmes sur une population d'environ 33 millions d'habitants doivent choisir leur président entre 41 candidats, dont deux femmes. Hamid Karzaï est donné grand favori pour un deuxième mandat de cinq ans. Les électeurs afghans devront par ailleurs renouveler les 34 conseils provinciaux, soit un total de 420 sièges, pour lesquels 3.197 candidats se sont inscrits, dont 328 femmes. Cent vingt-quatre sièges sont réservés aux femmes.