Le laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie a recensé, dans son dernier bilan, que sur un total de 537 personnes diagnostiquées durant les neuf premiers mois de l'année écoulée, 78 des cas confirmés VIH et 459 cas séropositifs. 50% de ces cas sont des femmes. Pour toute l'année, ce sont 747 cas de nouvelles infections au VIH confirmés. Une progression constante de l'épidémie est remarquée dans notre pays avec près de 700 cas par an. En 2010, il a été enregistré 830 cas, en 2011, 760 cas confirmés et 712 autres pour l'année 2012. « Les nouvelles infections enregistrées ne représentent que les cas dépistés et ne reflètent pas la réalité de l'infection au VIH. Cela dit, de nombreuses personnes infectées par le VIH continuent à le transmettre et ne le savent pas. Les estimations d'Onusida pour l'Algérie donnent un nombre de 22.000 cas (de 1985 à 2013), alors que les cas déclarés (nombre cumulatif de 1985 à 2013) sont de 8.258 », affirme Adel Zeddam, représentant d'Onusida Algérie. Pour ce dernier, notre pays « présente une faible prévalence estimée à 0,1% parmi la population générale, toutefois, certaines évidences (étude de surveillance bio-comportementale) ont démontré que l'épidémie est concentrée parmi les populations à risque avec un taux de 5% ». Face à cette épidémie, l'Etat algérien « déploie beaucoup d'efforts et consacre des ressources non négligeables à la riposte au sida à travers le plan national stratégique (PNS) de lutte contre les IST/VIH/sida, qui est aligné sur les objectifs mondiaux définis par Onusida. Ce PNS est mis en œuvre par le ministère de la Santé, les différents ministères et les organisations de la société civile membres du comité national de lutte contre le sida », dira M. Zeddam. En outre, la société civile contribue aussi à la riposte par la mise en œuvre de programmes de proximité de prévention auprès des groupes à risque et des jeunes, la promotion de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et la lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, en particulier par l'appui psychosocial et l'autonomisation économique des femmes. La coopération des agences onusiennes, parmi lesquelles Onusida, a permis le renforcement de l'appui technique à la mise en œuvre du plan stratégique national (programmes de prévention de proximité envers les différents publics, le renforcement des capacités techniques des secteurs institutionnels et le plaidoyer en faveur de l'atteinte de l'objectif 6 du Millénaire (OMD). Toutefois, estime Adel Zeddam, « la question du VIH/sida relève de la continuité et de la pérennisation des interventions, mais aussi de l'appropriation de toutes les parties prenantes des objectifs de la riposte et de la mobilisation des ressources additionnelles surtout pour le renforcement de la prévention dont les résultats actuels montrent des insuffisances, ce qui risque de ralentir les avancées vers l'atteinte de l'objectif zéro (zéro nouvelle infection, zéro décès et zéro discrimination) qui constitue la dernière étape de l'OMD ».