Il n'y a pas de rupture de stock dans les médicaments antirétroviraux destinés aux malades du Sida, a affirmé hier le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès au cours de la célébration, hier, de la journée mondiale de lutte contre le Sida à Alger. Le ministre a affirmé que l'Etat maintient son engagement tout en développant l'approche multisectorielle, la décentralisation de la riposte à l'échelle nationale et la prise en compte du contexte socioculturel pour l'accès à la prévention. Il a rappelé à cet effet que le dépistage est gratuit, anonyme et confidentiel. A propos du contrôle systématique du don du sang, le Pr Kamel Kezzal, directeur général de l'Agence nationale du sang (ANS), affirme qu'il est règlementé par arrêté ministériel depuis 1998 pour dépister obligatoirement le VIH, l'hépatite B et C et la syphilis. En plus, chaque donneur est consulté par un médecin. En Algérie, la riposte nationale multisectorielle demeure peu active, voire concentrée, vu sa faible prévalence dans la population générale évaluée à 0,1%, a affirmé le ministre de la Santé. Toutefois, la vigilance doit rester de mise en raison du nombre croissant de nouveaux cas d'infection à VIH notifiés, a-t-il ajouté. Pour le directeur de la prévention au ministère de la Santé, Smail Mesbah, il faut renforcer davantage les actions de prévention et de dépistage d'autant qu'il est constaté que les malades viennent à l'hôpital à un stade avancé de la maladie. «Plus tôt le dépistage est effectué et plus précocement le malade sera bien traité et moins la transmission sera faite», observe-t-il. Sur le plan juridique, 3 circulaires ministérielles ont été signées pour lutter contre la discrimination, la création de centres de dépistage, et l'organisation de la prise en charge pour que le malade bénéficie des soins. Des soins qui, par le monde, ont fait baisser les nouvelles infections à VIH de près de 20% au cours des 10 dernières années et les décès liés au Sida de près de 20% au cours des cinq dernières années. Ces chiffres ont été donnés hier par le docteur Adel Zeddam, coordonnateur national du programme ONUSIDA. Mais ces données sont loin de l'objectif de l'ONUSIDA qui est d'atteindre zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au Sida. Pour cela, la prévention reste encore à renforcer d'autant qu'elle est trop faible dans le cas des populations à plus haut risque. Idem pour l'accès aux services (traitement, soins, soutien) et le respect des droits de la personne. D'ailleurs, le message du secrétaire général des Nations unies, lu par le coordinateur des Nations unies à Alger, Mamadou M'bayé, abonde dans le même sens. «Le nombre d'infections diminue, mais le combat doit continuer et la mobilisation doit se poursuivre du fait que ces avancées restent caractérisées par des inégalités entre le Nord et le Sud». A retenir De par le monde, il a été recensé 33,3 millions de malades du Sida Les moins de 15 ans représentent 2,5 millions Le nombre des décès est évalué chaque année à 1,8 million Dans la région de l'Afrique du Nord et le Moyen- Orient, 468.000 malades ont été recensés. En Afrique subsaharienne, ils sont 22,5 millions à souffrir du Sida