Le mouvement Ennahda a opté pour le boycott de la prochaine élection présidentielle. C'est ce qui ressort, en substance, de la session ordinaire du conseil consultatif du parti réuni, hier, à Alger. Le secrétaire général de cette formation, Mohamed Douibi, a donné le ton lors de son discours d'ouverture, en soutenant les voix qui plaident le boycott et la non-participation au prochain scrutin, qualifiant cela « de position normale signe d'un refus aux pratiques antidémocratiques ». M. Douibi s'est élevé contre « la fermeture programmée de l'action politique électorale, et ce, bien avant l'entame du scrutin », étant donné que « toutes les propositions de l'opposition concernant l'amendement du code électoral et la mise en place d'une commission indépendante de supervision des élections ont été rejetées ». Le SG d'Ennahda a fait remarquer, dans ce contexte, que le corps électoral a été convoqué certes mais « il n'y a plus de discussions concernant une éventuelle révision de la Constitution ». Il a reproché le fait de vouloir prendre soin de la forme en négligeant le contenu, soulignant que le seul souci actuel « c'est de tenir cette échéance présidentielle dans les délais ». Il faudrait, selon lui, se focaliser sur les conditions du déroulement du scrutin et les garanties, notamment au plan organisationnel. Il a souhaité l'éloignement de l'administration de l'acte électoral afin de garantir plus de transparence et de crédibilité à ce rendez-vous. « Pourquoi autant de fermeture ? », s'est-il interrogé, se disant opposé à la désignation des membres de toutes les instances devant chapeauter le scrutin par l'exécutif. Au sujet des évènements dramatiques qui persistent dans la wilaya de Ghardaïa, M. Douibi a appelé les autorités « à assumer toutes leurs responsabilités pour le recouvrement de la stabilité dans cette région », et ce, en prenant toutes les dispositions nécessaires afin que les habitants soient plus rassurés. « La rigueur et l'intransigeance sont de mise », a-t-il soutenu à l'endroit de ceux qui veulent déstabiliser l'unité nationale. Le SG d'Ennahda a affirmé que « les échecs sociaux, économiques et politiques doivent être assumés sur tous les plans, et le moment est propice pour redonner la parole au peuple pour qu'il s'exprime librement concernant le choix de son président et de ses institutions ». Pour Ennahda, l'armée algérienne « doit être épargnée des conflits politiques et partisans afin de lui permettre d'assurer pleinement ses missions fixées par la Constitution. »