Dans un message adressé au secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine à l'occasion du 56e anniversaire des évènements de Sakiet Sidi Youcef, Abdelaziz Bouteflika a écrit : « Nous avons en ce jour rendez-vous avec une date historique où les peuples tunisien et algérien se remémorent leurs souvenirs communs de douleur et de sacrifices et leurs liens forts qui se sont consolidés lors de cet événement que nous commémorons aujourd'hui. » Il s'agit, a précisé le président Bouteflika, « du 56e anniversaire des massacres perpétrés par l'aviation française un certain 8 février 1958, tuant des Tunisiens et des Algériens, détruisant les habitations et les infrastructures et exterminant la faune et les moyens de subsistance, arguant de la poursuite des révolutionnaires algériens après avoir échoué à réaliser ses objectifs à l'intérieur de l'Algérie et sur les lignes électrifiées de haute tension par lesquelles le colonisateur a voulu séparer les deux peuples ». « Ce crime flagrant et odieux commis contre notre peuple frappera ses auteurs de malédiction et marquera d'infamie l'histoire de l'occupant », a considéré le président Bouteflika, avant d'ajouter qu'« en ce qui nous concerne, Dieu Tout-Puissant a entouré nos martyrs de Sa sainte miséricorde et les a accueillis dans Son Vaste Paradis et leur mémoire restera à jamais vive dans nos esprits non seulement pour nous rappeler les méfaits de la machine de destruction en ce jour maudit mais aussi pour symboliser les plus hautes valeurs ». Pour le président de la République, « cette mémoire constitue une référence historique des plus riches et le lien sacré qui unit nos deux peuples comme ils l'ont été à travers leur histoire séculaire et le seront à l'avenir, un avenir que nous voulons prospère et rayonnant ». « L'occupant était épouvanté de constater que ses crimes abjects n'ont fait que conforter le peuple tunisien dans sa volonté d'apporter aide et soutien à ses frères qu'il a accueillis dans ses territoires à cœur et bras ouverts et avec fierté et dignité ainsi qu'il a de tout temps fait depuis le déclenchement de la révolution du peuple algérien », a poursuivi le président Bouteflika. « La guerre de Libération a également bénéficié de l'appui que lui assuraient les frères qui ont offert asile et refuge aux moudjahidine, et c'est en cette terre généreuse de Tunisie, qui a fourni les renforts nécessaires à la guerre de Libération, que celle-ci a puisé sa force et a adopté de grandes décisions pour affronter l'ennemi », rappelle le chef de l'Etat. « Cet acte d'héroïsme n'était pas né de cette date mais remonte aux premières années de lutte contre l'occupant, lorsque les combattants qui croyaient profondément en la communauté de destin étaient convaincus qu'ils ne faisaient qu'un dans l'épreuve », a ajouté la président de la République. « Les mouvements de résistance se soutenaient mutuellement dans nos deux pays dont les frontières furent des hauts lieux d'un combat continu que nous avons mené ensemble. La résistance d'Ibn Kablouti et celle de Cheïkh Ali Ben Khelifa Ennaffati qui dirigea la résistance tunisienne à l'âge de soixante-quatorze ans figurent parmi les exemples les plus éloquents de ce combat commun livré contre l'ennemi », a-t-il ajouté. « Ce sont ces liens de fraternité et cette communauté de destin qui tout au long de notre histoire ont contribué au raffermissement de notre solidarité, notre coopération et notre combat et nous ont permis de faire face, ensemble, aux attaques, de repousser les assaillants et de bâtir des civilisations », a insisté le président de la République. « En attaquant la Sakiet, l'assaillant s'est engouffré dans une bataille perdue d'avance. Son pari n'a pas tenu face à une détermination inébranlable et une profonde foi en l'unité et en la communauté de destin des deux peuples frères », a affirmé le président Bouteflika, ajoutant que « la conférence de Tanger, tenue en avril 1958, deux mois après l'attaque de la Sakiet et qui a consacré la volonté d'unification du grand Maghreb arabe et concrétisé les aspirations de ses peuples à l'unité, a apporté la réponse catégorique à de telles politiques ». Et pour conclure, le président Bouteflika a souligné que « les deux peuples se sont soutenus dans les dures épreuves », mettant en avant la nécessité « pour nous d'œuvrer aujourd'hui à inculquer ces valeurs et qualités à nos générations » car, a-t-il dit, « l'étape actuelle est marquée par de nombreux et complexes défis qui nous imposent de consolider notre coopération et d'asseoir des bases communes afin d'être en mesure de les relever ».