Hier, la classe politique a réagi au contenu du message politique du président de la République Abdelaziz Bouteflika, rendu public après le crash d'un avion militaire. « C'est un rappel à l'ordre », a indiqué, hier, Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN. « Ce message est adressé à l'ensemble de la classe politique. Le Président a demandé aux partis politiques de cesser d'impliquer l'Armée nationale populaire dans les affaires politiques », a-t-il encore indiqué. Le porte-parole du FLN a précisé que « cette polémique a pris des proportions importantes au point où plusieurs parties ont tenté de l'exploiter pour des intérêts divers ». Selon lui, le message du Président vient couper court à ces tentatives « afin d'éviter l'utilisation de cette institution républicaine comme moyen de propagande pour atteindre des objectifs très étroits ». M. Bouhadja estime aussi que ce message « vient rassurer le peuple algérien et lui assurer que son Président est présent, se porte bien et réagit dans les moments propices pour préserver l'unité nationale ». Djamel Benabdessalem, président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), soutient que « l'ANP est une institution républicaine et personne n'a le droit de manigancer contre elle », a-t-il estimé. « J'espère que son message sera bien reçu par la classe politique algérienne, notamment à l'approche du scrutin présidentiel. Ce n'est vraiment pas le moment de tenter de déstabiliser le pays », a-t-il ajouté. « Les partis politiques ont le droit de critiquer les choix des politiques mais pas d'aller jusqu'à porter atteinte à des personnes et à des institutions de la République, car cela est contraire à l'éthique politique et ces comportements ne sont pas dignes d'une grande nation », d'autant que « les ennemis de l'Algérie sont nombreux » et qu'il est nécessaire d'œuvrer « à la stabilité du pays », dira le président du FAN. Le vice-président du MSP, Naâmane Laouar, estime que la réaction du Président est « tout à fait normale car il est directement concerné par ce qui se passe sur la scène politique ». « Le Président ne doit pas se contenter d'un message politique. Il doit prendre des mesures et des sanctions », a-t-il indiqué. Dans un autre chapitre, il estime que l'ANP doit « se professionnaliser » en évitant de s'impliquer dans la vie politique. « Il est temps de laisser le peuple décider de son sort et d'éviter d'aller vers le pourrissement de la situation, car il y va de la stabilité du pays », a-t-il souligné. Pour ce qui est du PT, il va tenir une session extraordinaire de son bureau politique pour « discuter de l'évolution de la situation ». Quant au RND, il a appelé les partis à « se conformer à l'éthique politique et à se tenir à l'écart des dérapages et des vils dépassements enregistrés ces derniers jours ». Pour le RND, « la prochaine échéance électorale appelle à la mobilisation de toutes les catégories de la société pour en assurer le succès dans un climat de transparence et de concurrence loyale ». Le parti d'Amar Ghoul, TAJ, a réitéré sa position en appelant « la classe politique et les différents acteurs à cesser les hostilités à l'approche de l'élection présidentielle d'avril prochain et de mettre en place les conditions favorables au succès de cette importante échéance qui constitue un tournant décisif pour le pays ».