Photo : Fouad S. Le Gouvernement provisoire de la République algérienne a vu le jour un certain 19 septembre 1958. Véritable institution politique s'il en fut, le GPRA a fait connaître davantage la question algérienne à l'extérieur. Il y a de cela 52 ans que les vaillants combattants ont pris la décision de doter la révolution algérienne d'une institution politique à même de mener la bataille diplomatique, surtout que la victoire finale n'était qu'une question de temps. D'abord, il faut rappeler que la création de cette instance politique n'était pas fortuite. En effet, en raison des batailles gagnées par les troupes du FLN, l'Algérie était, quelque part, contrainte de se doter d'une institution politique à même de plaider sa cause sur le plan international. Ce qui fut fait. L'annonce officielle de la constitution du gouvernement provisoire est faite dans la capitale égyptienne le 19 septembre 1958. Ferhat Abbas, son président, a prononcé, le même jour, la première déclaration par laquelle il a défini les circonstances de la naissance du gouvernement provisoire et ses objectifs, tant il est vrai que sur le plan international, aucune négociation ne pouvait se faire qu'entre deux institutions reconnues. D'autant que le gouvernement français refusait toute discussion avec le Front de libération nationale. Cela étant, la création dudit gouvernement est une expression de la volonté du peuple algérien et de son combat libérateur contre le colonisateur français pour recouvrer sa souveraineté et son indépendance. Notons que la veille de l'annonce de sa création, des délégations du FLN ont rencontré les chefs de gouvernement des pays arabes. Yves Courrière rapporte que Krim Belkacem et Mahmoud Chérif se sont rendus en Tunisie où ils ont rencontré le président Bourguiba, alors que la mission d'annoncer en Egypte la création du gouvernement provisoire fut confiée à Toufik El Madani. Des pays arabes ont reconnu le GPRA, et chaque reconnaissance était une victoire pour la diplomatie algérienne. La France est le dernier pays à l'avoir reconnu. Selon André Mandouze, « le jour où le gouvernement français acceptera la discussion avec le GPRA, il reconnaîtra, par là même, l'existence de l'Etat algérien ». Sur le plan diplomatique, cette institution politique a fait valoir une argumentation irréfutable, à plus forte raison qu'elle militait pour une cause juste, à savoir la liberté et l'indépendance. Non seulement l'Algérie a réussi à combattre la plus grande puissance militaire d'alors, mais a également remporté la bataille diplomatique, grâce à la détermination du peuple algérien qui soutenait corps et âme la diplomatie incarnée par le gouvernement provisoire, lequel avait mené les accords d'Evian.