Pour faire face à cette protesta, qui dure depuis 15 jours, le successeur d'Hugo Chavez demande à ses partisans d'organiser une « marche pour la paix » et à la police d'user de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les étudiants qui ont manifesté, dimanche dernier, avec une banderole « Forces armées nationales bolivariennes sans dignité ». Cette manière de faire n'a pas calmé les manifestants. « Je ne vais pas démissionner. Je ne compte pas céder un millimètre du pouvoir que le peuple vénézuélien m'a accordé », martèle Nicolas Maduro, après avoir annoncé l'expulsion, dans les 48 heures, de trois diplomates américains accusés d'ingérence dans les protestations qui secouent le pays et de tentative de corruption des manifestants avec des « visas pour les Etats-Unis ». Selon Elias Jaua, le ministre des Affaires étrangères, les trois Américains ont tenté d'infiltrer les universités du pays, épicentres du mouvement de contestation, en prétendant effectuer des tâches consulaires impliquant des visas étudiants. « Qu'ils aillent conspirer à Washington », dit-il, estimant que ce qui se passe chez lui est l'œuvre d'un complot américain et de l'opposition radicale qui veut instaurer le chaos. Cette expulsion n'est pas la première. Caracas, qui estime que les Etats-Unis essaient de « soutenir et de légitimer des tentatives de déstabilisation de la démocratie vénézuélienne », a ordonné, fin septembre, l'expulsion de trois diplomates, dont Kelly Keiderling la chargée d'affaires de l'ambassade des Etats-Unis, pour « conspiration avec des opposants » pour fomenter un complot « fasciste ». Washington nie ces allégations. « Les accusations selon lesquelles les Etats-Unis fournissent une aide aux manifestants au Venezuela sont sans fondement et fausses », déclare Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat. « Non, dit-elle, les Etats-Unis n'aident pas les manifestants de Caracas à se coordonner. » Cette montée de tension inquiète la Russie. « Nous exprimons notre solidarité avec le gouvernement et le peuple de ce pays ami, soutenons la politique appelée à empêcher que la situation se déstabilise », souligne le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Selon les analystes, 2014 ne se présente pas sous de bons auspices, même si les réserves de change, qui étaient de 43,1 milliards en 2008, sont encore à un niveau appréciable : 24,3 milliards de dollars. Outre la récession (1,7% cette année selon HSBC), le pays est menacé par sa dette extérieure : 129 milliards de dollars attendus en 2014. Outre ces données économiques, il y a le bilan de ces manifestations qui s'étendent dans le pays. Six morts et 60 blessés et des dizaine d'interpellations. En représailles, le mouvement international de hackers « Anonymous » a lancé une série d'attaques contre des sites gouvernementaux.