« Cette conférence prouve la mobilisation des Etats africains pour la transition vers l'économie verte, pour réfléchir ensemble sur l'avenir, les 15 prochaines années notamment », estime-t-elle, en saluant les efforts de l'Algérie dans son rôle de chef de file dans la renaissance du continent noir. L'économie verte, explique-t-elle, c'est le développement durable, la croissance économique et la création d'emplois. D'autant plus que 50% des jeunes Africains auront moins de 20 ans à l'horizon 2050, et plus de 60% de terres arables seront non cultivées. « En Afrique, l'économie verte doit être encouragée par des réformes politiques. Le comité africain sur le réchauffement climatique s'engage à renforcer nos capacités et le transfert de technologie », assure Dlamini Zuma, soulignant qu'investisseurs et société civile doivent s'impliquer dans le processus de transition. Chose à laquelle appelle également Sally Feagen Wyles, directrice de l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar), insistant sur la nécessité de développer le créneau formation dans ce secteur. « L'enseignement classique ne fournit pas ce genre de formation. Nous sommes prêts à l'assurer. Il faut aussi une nouvelle législation qui soit adaptée à cette économie et changer notre vision pour la mise en œuvre de cette économie », recommande-t-elle. Elle saluera les efforts de l'Algérie pour accélérer le processus de transition, via cette conférence qu'elle chapeaute. « C'est un honneur de voir une économie émergente comme celle de l'Algérie se mettre à l'avant-garde de la recherche pour arriver à des solutions africaines en faveur du développement durable », estime-t-elle. L'Algérie, dira Nicolas Hulot, envoyé spécial du président français, François Hollande, a fait ses preuves plus par des actions que par des paroles. « Nous sommes conscients que l'Afrique est la première victime du changement climatique. Je suis ici pour débattre du consensus qui doit se dégager en 2015 lors de la conférence sur le réchauffement climatique. Un consensus qui tracera la trajectoire pour limiter le dérèglement climatique. Les pays développés et émergents doivent se mettre d'accord. Nous ne pouvons plus nous permettre du retard dans la prise de décisions formelles », appelle-t-il. Les pays doivent, selon lui, faire des concessions, ne pas se concentrer sur des intérêts internes mais planétaires. « Il est temps que l'économie soit au service de l'homme et de la nature et non l'inverse », ajoutera l'envoyé spécial du président français. Arnold Schwarzenegger : l'Algérie, un exemple à suivre L'air et l'eau, estime Arnold Schwarzenegger, en sa qualité de président de l'association R20, ne sont pas républicains ou libéraux. « Nous respirons tous le même air et buvons la même eau. Nous devons développer des méthodes de conservation pour préserver ces ressources. Valoriser aussi les déchets en les transformant en produits de valeur ajoutée. C'est ce que nous essayons de faire ici en Algérie en signant un accord avec elle », explique-t-il. Cet accord porte sur le recyclage des déchets et la gestion de la boue en Algérie ainsi que la mise en place des fondations d'une économie verte, par le biais de l'éclairage vert et l'efficacité énergétique pour les immeubles. « L'Algérie prend des mesures adéquates. Les autres pays de l'Afrique devraient suivre son exemple. C'est une croisade que nous devons mener contre la pollution et les émissions de gaz à effet de serre. L'Afrique peut tirer des leçons des erreurs de l'Occident et réussir sa transition », estime-t-il. La ministre de l'Environnement, Dalila Boudejmaâ, a exprimé la disposition de l'Algérie à mettre son expérience au service des pays africains. « L'économie verte n'est pas un concept nouveau. Mais aujourd'hui, elle est en vogue en réaction à la crise économique actuelle. Nous devons saisir toutes les opportunités d'investissement pour assurer notre développement durable », souligne-t-elle. Cette rencontre, pense pour sa part, le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, vient à point nommé pour l'Afrique. « L'économie verte n'est pas une solution miracle mais d'elle dépend l'avenir des millions d'Africains », observe-t-il en faisant part de la volonté de l'ONU de soutenir l'Afrique dans ses ambitions.