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« L'écriture est une thérapie »
Rencontre avec Samir Toumi
Publié dans Horizons le 03 - 03 - 2014


D'emblée, l'auteur situera temporellement son livre. « L'envie d'écrire ce texte est apparue subitement en avril 2010. J'ai terminé sa première mouture le 14 janvier 2011, date de la destitution du président tunisien Ben Ali. Avais-je senti une vibration ? Je ne sais pas trop. A l'époque, je faisais de nombreux aller-retour entre Alger et Tunis. Dans ma transhumance dans ces deux villes qui avaient beaucoup de choses en commun, je n'avais cessé de reprendre ce que je voyais et ce que je vivais dans ces deux capitales maghrébines. Et puis c'est là que m'est venue l'idée et surtout l'envie de voir mes écrits publiés. Tant j'avais très envie de les partager, de recueillir des échos, presque comme une confession, car j'ai, dès le départ, pris le parti d'aller vers une forme de vérité, à travers l'introspection et le questionnement » dira le jeune ingénieur de l'école polytechnique d'Alger. Alger, cette ville qui semble l'habiter, comme il le dira. « Effectivement qu'elle m'habite. Dans mon livre, je n'ai fait que reprendre pour ainsi dire ce lien fusionnel qui me lie à elle de par l'évocation des lieux de mon enfance et de ma vie d'adulte que je n'avais cessé d'arpenter dans mon livre ». Pour Samir Toumi, l'écriture est une thérapie et Alger a été son thérapeute tant « elle m'a accompagné dans ma quête existentielle, en jouant tous les rôles pour moi : celui de la mère exigeante et autoritaire parfois, de la maîtresse envoûtante d'autres fois ». Il trouve qu'Alger est si fascinante qu'elle est devenue pour lui ce lien d'amour qui se transforme en haine. Et d'en expliquer le sens. « Tout comme moi, je crois que beaucoup d'Algérois ont ce rapport profond et ambigu avec Alger ». Mais aussi il évoque Alger comme un serpent, un animal aussi mythique qu'ambigu. « J'évoque aussi Alger à travers ce serpent qui m'étouffe de ses anneaux, avec toute la symbolique que cela implique mais aussi de par les cercles qu'il constitue en se lovant. C'est-à-dire une forme de roue que l'on lâche dans les rues d'Alger qui fait aussi des cercles tant vous partez d'un lieu pour y revenir à chaque fois ». Par le serpent, Samir Toumi fait allusion à la route moutonnière qui cerne la capitale et la détache quelque peu de la mer. Il expliquera aussi à son auditoire sa relation forte avec Alger. « Le relief, la géographie et l'histoire d'Alger son exceptionnels. Je ne me lasse pas de la contempler et de l'arpenter. C'est une ville qui ne laisse personne indifférent. Comme Confucius, je pense que notre personnalité et notre caractère sont forgés par la géographie du lieu qui nous a vu naître et grandir et, en effet, Alger est le reflet de l'Algérois : complexe, difficile d'accès, attachante, pudique, ténébreuse, authetique, parfois violente, passionnée, généreuse. Je suis chaque jour bouleversé et fasciné par cette ville par ces moments de grâce que l'on découvre au détour d'une ruelle, d'un sourire, d'un escalier, d'une expression ou d'un regard, et qui illuminent bien des journées difficiles. En somme, Alger est une ville qui se mérite que l'on ne peut avoir comme cela aussi facilement que vous soyez pauvre ou riche, vous êtes tenu d'aller la chercher au plus profond de vos entrailles pour l'aimer ». Si bien que pour ceux qui ont lu le livre, Alger est pour ainsi dire le personnage central du premier roman de Samir Toumi. Mais lui estime que non. « Je ne pense pas qu'Alger soit le personnage principal. Ce livre trouve peut-être un écho chez le lecteur parce qu'il évoque la complexité de nos histoires personnelles, la profondeur du rapport qui nous lie à notre ville, notre pays. Alors, plutôt qu'Alger, je dirais que le personnage principal de ce récit est l'Algérien » soulignera-t-il en réponse à une question posée par un auditeur. Tout en précisant que l'auteur n'est pas aussi le personnage principal. « Je préfère dire que je suis une sorte de médiateur entre le lecteur et son vécu. Du fait qu'en évoquant mon rapport à la ville, ma quête existentielle, mes souvenirs, ma difficulté à dire, à trouver la parole, d'où le sens du cri, mon évocation des lieux, des odeurs et des sons, je me mets en avant, en espérant que ce voyage intérieur – moi – et extérieur – la ville – fasse écho au lecteur et le confronte à son propre vécu ». Outre le serpent, Samir Toumi reste envoûté par cet oiseau qu'est le maknine qu'il n'a pas pas traduit en français. « Comme le chantait El Badji, cet oiseau, beau et gracieux, à la voix mélodieuse et mielleuse, était comme moi emprisonné dans sa cage même dorée mais qui n'a pu donner la plénitude de son talent enfermé qu'il était avec cette rage qu'il ne pouvait exprimer ou encore ce cri qu'il ne pouvait faire sortir pour y être libéré ». En somme, Samir Toumi était heureux de se retrouver à Tizi-Ouzou devant une salle pleine mais aussi de voir « ces femmes et ces hommes à la grande culture qui m'incitent à écrire encore davantage cela me donne des ailes » nous dira-t-il à l'issue de sa rencontre avec ses lecteurs ponctuée par une lecture de certains de ses passages dans le livre avec la musique du mondole du chanteur Syamour lui aussi invité pour présenter son dernier album. Samir Toumi, tout en nous évoquant la terre de ses ancêtres qu'est bordj-Ménaiel, dont la classe intellectuelle est cernée et étouffée par le conservatisme de la société et l'intégrisme de certains religieux, ne manquera pas de nous faire part de son projet d'un second livre qui est actuellement en chantier. Et de conclure : « Alger, le cri est pour moi le début d'une extraordinaire aventure. Je suis bouleversé et émerveillé par toutes les rencontres merveilleuses que j'ai pu faire grâce à ce livre. Je n'avais jamais pensé en l'entamant qu'il allait connaître un tel écho tant en Algérie qu'en Tunisie. A travers ces rencontres et cet écho, je ne sais pas si le cri est finalement sorti, je serais incapable de vous répondre. Mais, aujourd'hui, je n'ai qu'une seule envie : écrire encore et toujours écrire ».

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