C'est connu depuis hier. Le Conseil constitutionnel aura à plancher sur douze dossiers de candidature à l'élection présidentielle du 17 avril. L'instance devra, une dizaine de jours durant, statuer sur la validité des pièces constituant le dossier à la lumière des dispositions de la loi électorale et de la Constitution. Ont donc déposé leurs dossiers, Moussa Touati (Front national algérien), Abdelaziz Belaïd (Front El-Moustakbel), Ali Zaghdoud (Rassemblement algérien), Louisa Hanoune (Parti des travailleurs), le président sortant Abdelaziz Bouteflika, l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, Mahfoud Adou (Ennasr El-Watani), l'ancien ministre Ali Benouari, Ali Fawzi Rebaïne (Ahd 54), Mohamed Benhamou (parti Karama), Sadek Temache et Abdelhakim Hamadi (indépendants). A l'issue de l'examen de ces candidatures, l'instance constitutionnelle rendra publique la liste des noms qui ont satisfait aux conditions légales, pour être sur les starting-blocks. Et qui seront auréolés de la prestigieuse qualité de candidat à l'élection présidentielle. D'aucuns s'attendent à que cette liste soit ramenée à des proportions plus réduites, comme il est de coutume en pareille circonstance. L'authentification des signatures de souscription risque d'être fatale pour certains postulants. Comme l'opération de la collecte l'a été déjà pour beaucoup d'entre eux, contraints de réfréner leur ambition. Et de s'en remettre à la triste réalité de la non-représentativité. Quelques-uns l'on tout bonnement reconnu. Recueillir 60.000 signatures d'électeurs essaimés sur 25 wilayas, sans que le nombre minimal ne soit inférieur à 1.500 pour chaque wilaya, n'est pas une sinécure. D'autres, s'ils ne se sont pas évaporés dans la nature, ont mis en avant des arguments d'ordre politique pour justifier leur retrait. Entre les deux catégories, se sont intercalés ceux qui invoquent des difficultés techniques dans l'acheminement des formulaires, à l'image de Rachid Nekkaz qui aurait pu ne pas attendre le dernier quart d'heure pour se présenter au Conseil constitutionnel. Il y a va de l'enjeu de l'événement et de la crédibilité du candidat. Désormais, à cette phase du processus, aucun retrait de candidat n'est ni accepté, ni pris en compte après le dépôt des dossiers, selon l'article 141 de la loi électorale. En cas de décès ou d'empêchement, un nouveau délai est ouvert pour le dépôt d'une nouvelle candidature, ce délai ne pouvant excéder le mois précédant la date du scrutin ou 15 jours dans le cas visé par l'article 88 de la Constitution. En cas de décès ou d'empêchement légal d'un candidat après la publication de la liste des candidats au Journal officiel, la date du scrutin est reportée pour une durée maximale de 15 jours. La curiosité qui s'est cristallisée sur l'identité des candidatures avec leur lot de fantaisies va se réorienter maintenant sur les aspects techniques des préparatifs et de la campagne électorale. C'est en toute logique qu'une journée d'étude sur le scrutin du 17 avril a été organisée par la Commission nationale de supervision de l'élection présidentielle. On y a assuré que les membres de cette structure, composée de magistrats, s'acquitteront de leur mission avec toute la rigueur et la neutralité requises, dans le strict respect des lois. Etant entendu que la crédibilité de l'opération électorale est un minimum consensuel à toutes les parties concernées, candidats, partis politiques et pouvoirs publics. S'inspirant des expériences précédentes, législatives et locales, la Commission a même revu, à l'attention de ses membres, le guide du travail pour l'adapter aux spécificités de l'élection présidentielle.