FLN : Tous d'accord pour faire réussir Bouteflika Les allers et retours, les sonneries des téléphones qui retentissaient dans les bureaux, les cris et les chiffres qu'on balançait d'un étage à un autre et toute la vague de mouvements soulevée pendant l'opération de collecte des signatures ont laissé place à un vide total. « Les gens prennent un peu de repos après la course et les longues veillées de la la semaine écoulée », commente Saïd Bouhadja, responsable de la communication au FLN. Le parti passe à l'organisation des opérations durant la campagne électorale. Ceci se traduit par des réunions quotidiennes des membres de la cellule d'information du parti. « Nous sommes en train de préparer le travail concernant le déploiement des nouvelles technologies. Pour cela, des jeunes universitaires sont mobilisés au siège central du parti et au niveau des wilayas », explique-t-il. Mais le parti ne compte pas se passer des anciennes méthodes de communication. « Le porte-à-porte et les rencontres de proximité ont toujours été notre devise », rappelle M. Bouhadja. A propos de l'aile opposante à l'actuelle direction du parti qui vient d'annoncer l'installation d'un comité pour soutenir le président Bouteflika, M. Bouhadja estime qu'elle n'a pas d'ancrage dans les wilayas. Néanmoins, le FLN considère que « les points qui unissent les deux parties sont plus importants que ceux qui les divisent ». « L'orientation politique du parti et la candidature du président de la République sont des questions fondamentales sur lesquelles nous sommes tout à fait d'accord. De toutes les manières, ils peuvent activer et faire campagne pour le Président car cela n'aura aucun effet ni sur notre candidat ni encore moins sur le parti d'autant qu'ils n'ont pas de base militante car la campagne nécessite beaucoup de moyens », réplique-t-il. Cela rentre également dans « la diversification des moyens de mobilisation en prévision de ce rendez-vous ». TAJ : Trois volets pour animer la campagne électorale Chez TAJ, le parti d'Amar Ghoul, l'heure est à l'achèvement de la préparation de la salle des opérations en la dotant des moyens de communication nécessaires pour le bon déroulement de la campagne électorale. Déjà définie, la campagne que compte mener ce parti pour le président Bouteflika comporte trois volets, affirme Nabil Yahiaoui, responsable de la communication. Il est question de l'installation d'une direction de campagne au niveau central qui aura pour mission de chapeauter les actions au niveau des wilayas. Le deuxième aspect concerne la coordination du groupe de fidélité et de stabilité, composé de 30 formations politiques, et la décentralisation de ses actions au niveau local. La coordination du travail avec la direction de campagne de Bouteflika constitue le troisième chapitre de cette stratégie. « Pour nous, il est question de déployer le maximum de moyens et d'organisation. On agit comme si nous sommes les seuls à assurer la campagne de notre candidat », précise le responsable. La Toile semble être à la tête des moyens à déployer. « Nous sommes en train de préparer les sites et les pages spécial présidentielle qu'on va lancer dans les différents réseaux sociaux. Nous allons beaucoup insister sur l'interactivité », signale M. Yahiaoui. Sur le terrain, une caravane des parlementaires est déjà programmée en plus des rencontres et des rassemblements qui seront tenus par les élus du parti. PT : « La stabilité de l'Algérie prime sur tout » Au Parti des travailleurs (PT), ce sont les réunions marathoniennes de la commission électorale « pour préparer le programme de la campagne électorale dont l'animation de meetings et rassemblements populaires en plus de la confection des affiches et du slogan », précise Djelloul Djoudi, porte-parole du parti. Les résultats de ces réunions vont être présentés au conseil national extraordinaire du parti prévu à la mi-mars. En plus des meetings animés par Louisa Hanoune, il est question également de fixer les missions des membres du bureau politique. Entre faire réussir la candidate du parti ou le scrutin du 17 avril prochain, Djelloul Djoudi estime que le véritable enjeu de cette élection est « de préserver la nation et défendre la souveraineté nationale notamment dans cette conjoncture internationale et régionale délicate ». « C'est la stabilité du pays qui prime », dit-il. Lors de la campagne, le PT va rappeler son combat pour la deuxième République, la mise en place d'institutions républicaines et la nécessité de rompre avec le système de parti unique. En précisant que le PT a déposé un dossier complet au Conseil constitutionnel 111.078 signatures de citoyens et 917 signatures d'élus, M. Djoudi se dit « très confiant » quant au dépassement avec succès de ce cap, qui officialisera la candidature de Louisa Hanoune. FNA : L'attitude du peuple, la grande inconnue Moussa Touati du Front national algérien (FNA) a été parmi les premiers candidats à présenter son dossier au Conseil constitutionnel. « On attend la réponse qui va intervenir dans les prochaines heures normalement », indique M. Touati, qui affirme avoir rassemblé 704 signatures d'élus en 7 jours. Le parti s'attelle maintenant à préparer son programme politique de campagne, faire le choix des thèmes et fixer le programme de passage dans les médias. L'animation des meetings et des discours est devenue, pour ce candidat, « une activité routinière et facile ». Le FNA va défendre « l'instauration d'un Etat inspiré du pouvoir du peuple, appeler au retour et au respect des principes du 1er Novembre 1954 et à bâtir un Etat de droit ». Ce qui est important pour Moussa Touati, c'est l'attitude du peuple. « Va-t-il contribuer à la proclamation de cet Etat de droit tant espéré ou va-t-il rester démissionnaire laissant les autres le diriger et gérer ses richesses ? », s'interroge-t-il. Permanence de Ali Benflis : « Rendre le candidat très visible » Dans le quartier général du candidat indépendant Ali Benflis, la place est à l'optimisme. « Nous sommes très confiants quant au passage sans contrainte de notre candidat à la prochaine étape. La campagne de collecte des signatures s'est déroulée dans de bonnes conditions et sans difficultés majeures. Nous avons obtenu 2.200 formulaires d'élus et 170.000 d'électeurs, ce qui nous rassure et préserve nos chances de réussite dans ce premier test », souligne M. Boumghar, responsable de la communication du candidat. La stratégie de campagne est d'ores et déjà arrêtée par le staff. Les grands thèmes retenus sont inspirés des préoccupations quotidiennes des citoyens. « Nous allons parler de la situation de la justice, de l'éducation et l'école algérienne, source de craintes des parents et des élèves, de la vision du candidat sur le système de santé à mettre en place et sur la jeunesse, cette frange de la société complètement déconsidérée », explique-t-il. Trois importants axes ont été retenus pour animer cette campagne. Il s'agit du travail de proximité où « les jeunes vont sillonner les marchés, les placettes publiques et les ruelles pour distribuer les brochures et faire connaître les idées du candidat », précise M. Boumghar. « On veut rendre notre candidat très visible », ajoute-t-il. Les interventions dans les médias sont également prévues pour expliquer le programme de l'ancien chef de gouvernement. Les personnes chargées de ce travail ont été déjà désignées. L'animation des meetings sera à la charge du candidat et des 15 partis politiques et associations qui le soutiennent. « Nous allons sillonner plusieurs wilayas du pays en plus des pays étrangers où notre communauté est établie. » Le travail sur la Toile est déjà mené depuis l'annonce de la candidature de Ali Benflis. « Tout est déjà mis en ligne. Nous sommes présents dans tous les réseaux sociaux. Il sera juste question d'alimenter le contenu de jour en jour », observe M. Boumghar. Coordination de soutien à Bouteflika : « Le peuple est notre devise de réussite » Une grande banderole sur laquelle on peut lire « la coordination nationale appelle le président de la République à la continuité pour la stabilité et le développement local » est suspendue à l'entrée du siège de la coordination nationale de soutien au programme du président Bouteflika, sis à Ben Aknoun. A l'intérieur des locaux, des jeunes sont à pied d'œuvre pour la mise en place du mobilier et des équipements de bureau. Des affectations de personnel pour des tâches déterminées ont été déjà lancées. « Nous sommes mobilisés pour faire le rapprochement et la coordination entre les différents comités de soutien au niveau local et de wilaya », précise Abdelali Boukhalfa, coordinateur national chargé de la communication. Après avoir collecté 150.000 formulaires, la coordination est confiante pour la suite du parcours. « Nous allons développer un discours avec des arguments raisonnables et souples car il est question de s'adresser à la société et de prendre en considération la spontanéité des citoyens », souligne le coordinateur. En plus des meetings populaires, le travail de la coordination va se faire à travers des actions de proximité dans les zones rurales et montagneuses. M. Boukhalfa estime que l'enjeu premier est de « faire réussir le scrutin ». Cela passe par « le respect du peuple ». « Il ne faut jamais mettre les capacités et les décisions du peuple en doute », estime-t-il. Cette campagne va se baser sur « le rappel des réalisations du président sortant et sur son nouveau programme » dont l'objectif est « de protéger l'Algérie dans cette conjoncture internationale très difficile ». Douze dossiers de candidats au CC : « Le jeu n'est pas fermé » La présentation d'une dizaine de candidatures au Conseil constitutionnel constitue « un pas constructif pour renforcer le processus démocratique et une preuve de plus de l'existence d'un pluralisme politique en Algérie », relève le chargé de communication du FLN, Saïd Bouhadja. Son souhait, c'est de voir s'installer « une concurrence constructive, loyale et honnête durant la campagne électorale et le jour du scrutin ». Ce nombre de candidats dénote, selon lui, de la confiance que ces derniers ont accordée aux lois régissant le scrutin et aux dernières garanties présentées par le président de la République « pour une élection transparente ». Pour TAJ, cela signifie que « le jeu politique n'est pas fermé comme le prétendent certains », souligne Nabil Yahiaoui. « Nous souhaitons que la campagne se déroule dans le calme, loin des accusations et des dépassements. On veut une concurrence dans les programmes et les idées. » Il appelle à « une participation massive le 17 avril prochain », en qualifiant l'appel au boycott lancé par un certain nombre de partis politiques de « dangereux ». « Il faut laisser le peuple décider », précise M. Bouhadja. Au niveau de la permanence de Ali Benflis, la préoccupation est ailleurs. Pour M. Boumghar, responsable de la communication du candidat Ali Benflis, la décision finale sur la validation des candidatures revient au Conseil constitutionnel. « Nous souhaitons juste que l'opération de vérification des dossiers se fasse dans les règles de l'art et que tous les candidats soient traités sur un pied d'égalité, sans aucun privilège de l'un au détriment de l'autre », dit-il. MSP : Travailler comme dans une campagne de participation Les partis qui appellent au boycott sont déterminés à mener une campagne pour défendre leur opinion. « Nous allons animer une campagne électorale comme si nous participions à ce rendez-vous mais elle sera destinée à sensibiliser les citoyens à boycotter cette élection », a annoncé Naâmene Laouar, vice-président du MSP. Faute d'autorisation du ministère de l'Intérieur de leur affecter des salles pour permettre à ces partis d'animer des meetings populaires, le MSP compte mener un travail de proximité. « Nous comptons sur nos propres moyens pour confectionner des affiches, distribuer des tracts et aller à la rencontre des citoyens afin d'expliquer nos positions et points de vue », précise M. Laouar. « Il est question pour nous d'animer un débat, d'échanger avec les citoyens et d'exposer nos arguments pour mieux convaincre et non pas d'assister à une sorte de monologue comme cela se fait dans les meetings populaires qu'on anime durant les campagnes électorales », note-t-il. Le programme de cette campagne est en cours d'élaboration. Ayant une expérience qui résulte de ses 14 participations à différents scrutins, le MSP va bâtir son discours sur « l'absence d'une véritable élection présidentielle ». Pour ce faire, le parti va exploiter tous les moyens et outils permis par la loi, dont les nouvelles technologies de l'information, afin de défendre sa position. Le travail avec la coordination nationale pour le boycott de la présidentielle est « une activité supplémentaire », selon le MSP. « Ce qui nous intéresse, c'est de faire notre propre campagne car nous n'allons pas nous arrêter à ce qui va se faire au niveau de cette coordination », a indiqué le vice-président du parti.