L'Algérie et le Mali vont renforcer leur coopération sécuritaire dans les zones transfrontalières et aller, sur le plan diplomatique, vers une plus grande synergie des démarches à faire. « Nous allons relancer notre coopération sécuritaire (...) qui avait été suspendue par la force des choses, parce que le Mali n'arrivait plus à contrôler ces régions. Nous allons renforcer notre coopération dans le domaine de la formation et des actions conjointes que nous pourrons mener ensemble pour mieux contrôler les différents trafics dans ces régions », déclare Maïga, le ministre malien de la Défense, à l'issue d'un entretien avec Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères, en présence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra. « Nous sommes conscients du fait que toute solution que nous devons apporter doit tenir compte des impératifs de stabilité et du Mali et d'ensemble de nos voisins », précise Soumeylou Boubeye Maïga. « La sécurité du Mali est d'une grande importance pour la sécurité de l'Algérie », affirme le ministre, insistant sur la conjugaison des efforts et des moyens des deux pays dans la recherche de solutions aux causes « profondes » de la crise malienne. Et d'expliquer, après un entretien avec Zahabi Ouled Sidi Mohamed, son homologue malien : « la coordination entre les deux pays intervient conformément à ce qui a été convenu pour mener une action multilatérale en vue d'unifier les efforts internationaux visant à trouver des solutions nécessaires à la crise malienne ». Selon Lamamra, la coordination et la concertation entre Alger et Bamako se sont intensifiées depuis la visite, le 19 janvier dernier, du président Ibrahim Boubacar Keita où il a arrêté avec le président Abdelaziz Bouteflika un plan d'action commun. Pour illustrer cette coopération, il cite la récente réunion à Alger de la commission stratégique mixte pour l'examen de la situation dans le nord du Mali et la poursuite des efforts pour faire avancer les pourparlers exploratoires avec les parties prenantes de la crise malienne. « Un travail se fait en vue de tenir des réunions regroupant l'Algérie, le Mali, d'autres pays de la sous-région et tous les Etats membres de l'Union africaine pour contribuer au règlement de la crise dans le nord du Mali ainsi que les problèmes communs au pays du Sahel », déclare Lamamra. « C'est une crise complexe nécessitant un processus de règlement qui va forcément se faire par étape », précise Maïga. « Le plus important c'est de consolider chaque fois les acquis que nous aurons engagés et d'avancer. Je pense qu'il y a une volonté commune de travailler ensemble. Nous sommes conscients du fait que toute solution que nous devons apporter doit tenir compte des impératifs de stabilité et du Mali et de l'ensemble de nos voisins », dit-il. Il insiste sur la nécessité de traiter l'ensemble des questions surtout, dans les régions du nord, sur la base de l'approche du Comité stratégique commun et d'aller vers des solutions qui garantissent la stabilité et les progrès économiques et sociaux pour les populations. « Parce que c'est le facteur essentiel pour la stabilité de ces zones pour soustraire les populations de l'influence des groupes qui font tout pour profiter de l'état de précarité de celles-ci et essaient d'instrumentaliser les différentes questions qui sont souvent posées au sein de ces populations et de les détourner à d'autres fins », explique-t-il. « La géographie a fait de nous des voisins et l'histoire a fait de nous plus que des voisins, des frères et des partenaires, parce que nous avons une destinée commune, une volonté commune pour construire nos pays sur la base de nos intérêts nationaux », conclut-il.